Après l’attaque d’un convoi de travailleurs de la société minière SEMAFO SA, le président du Faso, dans une adresse à la nation, a ordonné le recrutement de volontaires pour la défense de la mère patrie dans les zones sous menace. Une nième mesure pour venir à bout du terrorisme qui ne cesse de faire des victimes au pays des Hommes intègres. Radars Info Burkina a recueilli l’avis de quelques jeunes leaders à Ouagadougou sur cet appel à la défense de la patrie.
C’est l’une des dernières mesures annoncées par le président du Faso suite à l’hécatombe des travailleurs de la mine SEMAFO SA. En Effet, Roch Marc Christian Kaboré, dans sa toute dernière adresse à la nation, a ordonné le recrutement de volontaires dans les zones sous menace. Une mesure présidentielle qui suscite des réactions tous azimuts des jeunes.
Issiaka Ouédraogo, président d’honneur de la Coalition nationale des élèves et étudiants du Faso (CONEEF), ne remet pas en cause l’obligation qu’a chaque jeune de défendre son pays. Cependant, il s’interroge. « A ma connaissance, l’armée n’a pas exprimé un manque de personnel ni d’effectif. Actuellement, les FDS font face à une situation qu’elles ne maîtrisent pas encore bien, selon plusieurs experts. Dans cette guerre asymétrique qui échappe même aux militaires eux-mêmes, l’on se demande comment des volontaires pourraient, avec une formation qui ne sera certainement pas de longue durée, être efficaces. Il y a des soldats radiés qui ont pourtant exprimé leur disponibilité à plusieurs occasions à défendre le Burkina Faso. Je pense qu’ils ont déjà une formation en la matière, donc je ne comprends pas pourquoi on ne les prend pas. »
Aly Pallo, secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire, quant à lui, craint que des terroristes ne profitent de cette occasion pour se faire enrôler et infiltrer les rangs des FDS. « Je trouve que c’est un appel patriotique qui est à saluer, mais j’estime qu’il faut plutôt former les jeunes des localités qui sont bien connus par leurs frères à s’autodéfendre. Cela, afin qu’on ne coure pas le risque de recruter de potentiels ennemis », a-t-il argumenté.
Le Burkina n'a pas besoin d'un suicide collectif pour prouver son intégrité mais il faut armer ceux qui sont là avec du matériel adéquat tout en continuant le recrutement régulier avec une formation plus accentuée, estime pour sa part Djibril dit Baba Guiendé, un autre jeune à qui nous avons tendu notre micro.
Depuis 2016, la situation sécuritaire du Burkina Faso n’a cessé de se dégrader. Le président du Faso multiplie les actions sans véritable succès. En l’espace de trois ans, le pays a changé à trois reprises de ministre de la Défense et de chef d’état-major général des armées. Plusieurs opérations militaires ont été menées à travers le pays. Mais le constat est que malgré ces différentes actions et les efforts des forces de défense et de sécurité, la situation sécuritaire nationale reste préoccupante. N’est-il donc pas temps qu’il y ait de véritables interrogations sur les maux qui handicapent notre armée nationale ?
Péma Néya