mercredi 30 octobre 2024

Orchestre de l’université de Ouagadougou : Le souvenir du bon vieux temps

orch uneCréé en 1985 au Burkina Faso par Tall Mountaga et des amis, sous la présidence de Thomas Sankara, l’orchestre de l’université de Ouagadougou est un groupe composé d’étudiants passionnés de musique. De nombreux artistes musiciens dont Zedess et Jean Yves Bayala y ont effectué un passage. Radars info Burkina a pu rencontrer ces deux derniers pour qu’ils décrivent l’ambiance d’antan. Selon eux, cet orchestre en 1990 avait deux albums. Le premier, « campus ambiance », sorti en 1986, et le second, « évasion », sorti en 1990.

Zongo Seydou, alias Zedess, artiste musicien burkinabè, de nos jours directeur général du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA), a intégré l’orchestre en 1990 en tant que choriste. Ensuite il est passé à percussionniste, pour finir par être batteur de l’orchestre et auteur-compositeur. A ce titre, il a participé à la réalisation du deuxième Album titré « Evasion » où il a eu une composition personnelle titrée « Mimi ». « C’est en allant au réfectoire que j’ai entendu jouer de la musique et j’ai été dans la salle de répétition où j’ai joué de la batterie. Après cela, j’ai pris le micro pour chanter. J’ai tout de suite montré mon intérêt pour cet orchestre. Le chef d’orchestre d’alors, Guy Ernest Yaméogo, était là, et mon intégration a été spontanée », a-t-il déclaré. orch 2Selon lui, être dans l’orchestre constituait un privilège pour eux, car ce cadre constituait une récréation après les études. Zedess trouve que c’était un cadre du donner et du recevoir. Ils apprenaient beaucoup avec les autres, étant donné qu’il y avait les étudiants de plusieurs facultés de formation ; ils avaient des échanges intellectuels assez intéressants, ce qui leur donnait une culture générale assez riche. Il retient que cet orchestre a été pour eux une école et leur a permis de faire le tour du Burkina Faso, chose que lui personnellement a capitalisée en matière de fans quand il a démarré sa carrière solo.

Jean Yves Bayala, professeur de musique à l’institut national de formation artistique et culturelle, a fait partie, pendant ses études universitaires, de l’orchestre de l’université de Ouagadougou, devenue aujourd’hui université Ouaga 1 Pr Joseph Ki- Zerbo. Maestro du groupe comme il était surnommé, il a été l’un des pianistes qui a beaucoup contribué à consolider le groupe. Ayant eu son baccalauréat au petit séminaire de Koudougou, il jouait déjà à l’orgue à l’Eglise. Une fois au campus en 1986, ayant vu l’orchestre en répétition, il s’y est intéressé et a pris le programme des répétitions. En suivant ces répétitions, il a approché des devanciers comme « Achille Bass », Tall Moutaga l’un des membres fondateurs, pour leur manifester son désir d’intégrer l’orchestre. Son intégration a été effective en 1988, avec Yves Thiombiano, Eugène Kunker, Sosthène Yaméogo et bien d’autres. Comme méthode de travail, a en croire Jean Yves Bayala, le chef d’orchestre convoquait une rencontre au cours de laquelle le programme de répétition était établi. Comme œuvres musicales travaillées en son temps, Jean Yves Bayala a indiqué qu’il y avait deux sortes : les interprétations et les compositions personnelles.  Après validation des titres, chacun avait la cassette qu’il écoutait et travaillait à ses temps libres avant la mise en commun les jours de répétition. En définitive, il y avait un travail personnel, d’abord ensuite celui en équipe. A la fin des trimestres, il y avait des évaluations afin de voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché pour rectifier le tir. C’est souvent après les évaluations qu’il y avait les recrutements pour complément d’effectif de l’orchestre. Pour lui également, l’ambiance était bonne et ce temps leur a permis de travailler et de renforcer leur talent de musiciens. A titre d’exemple, Jean Bayala a indiqué que l’enregistrement du premier album auquel il a participé a été fait avec les musiciens de cet orchestre à Abidjan. Selon lui, l’orchestre était très sollicité et très connu du public burkinabè.

De nos jours, aussi bien Zedess que Jean Yves Bayala se disent disposés à accompagner cet orchestre s’il leur en fait la demande.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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