Le cancer du sein constitue un problème de santé publique au Burkina Faso et la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Un cancer signifie la présence de cellules anormales qui se multiplient de façon incontrôlée. Dans le cas du cancer du sein, les cellules peuvent rester dans le sein ou se répandre dans le corps par les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. La plupart du temps, la progression d’un cancer du sein prend plusieurs mois et même quelques années. Dépisté de façon précoce, le mal est guérissable dans 9 cas sur 10. D’où la nécessité pour les femmes en âge de procréer de connaître les bons gestes à répéter pour détecter à temps toute anomalie du sein.
Le cancer du sein se manifeste le plus souvent par une anomalie au niveau du sein. Ce peut être une bosse fixe ou mobile, des écoulements spontanés provenant du mamelon, une rétraction du mamelon qui se tourne vers l’intérieur, un changement d’apparence de la peau du sein ou de celle autour du mamelon ou encore un changement inhabituel de la grosseur ou de la forme d’un sein. Il faut noter que la plupart des bosses détectées au sein ne sont cependant pas cancéreuses, d’où la nécessité de se tourner vers un professionnel de santé lorsque l’on présente ces signes pour bénéficier d’un diagnostic précis.
Selon l’association des sages-femmes et maïeuticiens du Burkina, il existe plusieurs facteurs pouvant favoriser la survenue du cancer du sein chez les femmes, le plus important étant l’âge. En effet, entre 30 et 70 ans, il y a un risque élevé de développer le cancer du sein. Toutefois, on note davantage de femmes plus jeunes qui ont un cancer du sein. Certains facteurs de risque sont également liés à la vie génitale. Il s’agit surtout des femmes qui ont eu des règles précoces (avant l’âge de 12 ans), des femmes qui connu une ménopause tardive (après 55 ans) et qui ont eu leurs menstrues jusqu’à un âge très avancé, ainsi que de celles qui ont eu leur première grossesse après 30 ans. L’alimentation joue également un rôle non négligeable dans la survenue du cancer du sein, car une forte consommation d’aliments riches en graisse animale constitue également un facteur de risque. Il y a aussi des familles à cancer, c’est-à-dire qui se transmettent génétiquement le cancer du sein. Dans ce type de famille, les membres sont à risque plus élevé qu’une autre famille qui n’en a pas.
Les chances de guérison dépendent du type de cancer du sein et de son stade d’évolution au moment où on entreprend les traitements. Avec l’évolution de la science, les chances de guérison sont beaucoup plus accrues, même si le traitement n’est pas toujours à la portée de toutes les bourses. Le dépistage reste donc un acte important pour lutter efficacement contre le cancer du sein. C’est pourquoi les professionnels de la santé recommandent un examen clinique des seins tous les ans à partir de 25 ans. Pour les femmes qui ont entre 50 et 74 ans et qui ne présentent ni symptôme ni facteur de risque, une mammographie tous les deux ans, complétée si nécessaire par une échographie, est préconisée.
Toute femme peut également procéder chaque mois, quelques jours après la fin de ses menstrues, à l’autopalpation des seins. Cet exercice permet de détecter assez précocement la présence de toute boule ou de nodule suspect dans le sein. Comment procéder à l’auto-examen ? Debout, devant un miroir, inspecter les deux seins et vérifier qu'il n'y a rien d'anormal, par exemple un écoulement par le mamelon d’un liquide ou encore de sang, de crevasses, fossettes, plis ou peau qui pèle. Lever ensuite le bras droit, avec les trois doigts de la main gauche, palper le sein droit, fermement, attentivement et complètement. En commençant par la partie externe, parcourir le sein en effectuant de petits cercles avec les bouts des doigts. Veiller à examiner tout le sein. Une attention particulière doit être portée à la zone entre le sein et l'aisselle, cette dernière comprise. Chercher toute grosseur ou toute induration anormale sous la peau. Terminer par le mamelon qu’il faut presser délicatement et vérifier qu'aucun écoulement ne se produit. Répéter l'auto-examen sur le sein gauche. Si un écoulement au niveau du mamelon est constaté, il faut, sans attendre, consulter un médecin.
Bien qu’assez rare, le cancer du sein existe aussi chez les hommes et représente au Burkina Faso 2,6% de l’ensemble des cancers du sein.
Armelle Ouédraogo