Depuis le 1er octobre, les élèves au Burkina Faso ont repris le chemin de l’école, du moins ceux dont les parents n’ont pas été contraints de fuir leur localité de résidence. A Pazani, une zone non lotie située dans l’arrondissement 9, secteur 38 de Ouagadougou, ont trouvé refuge les déplacés du village de Silgadji, situé à Tongomayel dans le Soum, à 60 km de Djibo et à environ 95 km de Kaya. Ces élèves-là, eux, ne sont pas encore fixés sur leur sort et se demandent ce que leur réserve l’année scolaire 2019-2020.
Selon la ministre Laurence Ildoudo de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l'Action humanitaire, en raison de la rentrée scolaire, des sites d’accueil dans ces provinces seront aménagés pour désengorger les écoles d’ici la fin du mois d’octobre et en début novembre. Pour ce qui est de la question des élèves en situation de déplacés internes, la ministre rassure qu’en collaboration avec les autres ministères, des mesures seront prises pour que les enfants ayant l’âge d’aller à l’école et ceux qui y sont déjà puissent sans problème entamer cette année scolaire. Pour ce qui concerne ceux qui se sont retrouvés à Ouagadougou, Laurence Ilboudo a précisé que cette ville de même que Bobo-Dioulasso n’abritent pas de site d’accueil pour ceux-ci. Par conséquent, les déplacés internes sont invités à rejoindre les sites aménagés à cet effet.
Ce 04 octobre 2019 sur l’un des sites d’accueil, notamment à l’école primaire privée les Anges de l’éternel, ce sont des portes fermées que l’on a pu constater. Pour deux dames, Zalissa et Safiatou, qui ont la cinquantaine, le propriétaire leur a dit de quitter son école pour que les élèves puissent effectuer leur rentrée scolaire. Selon celles-ci, chacun des déplacés internes qui y étaient s’est trouvé un refuge dans le quartier. Pour ce qui est de la situation des élèves, elles disent avoir reçu la visite d’agents recenseurs venus leur proposer de les scolariser. Mais selon Zalissa, cela reste une promesse d’autant plus qu’elles n’ont pas encore vu leurs enfants prendre le chemin de l’école. Comme activité, c’est le ramassage du sable qui leur permet de se faire un peu d’argent.
Dans une telle situation d’instabilité sociale, ces enfants pourront-ils, même si une proposition de scolarisation leur est faite, étudier convenablement ? C’est en tout cas l’inquiétude de Sidiki, l’un des déplacés, qui implore le bon Dieu et interpelle les autorités afin qu’une solution rapide à cette crise soit trouvée pour qu’ils puissent regagner leur village.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné