Dix jours durant, les agents d’intervention en milieu ouvert de la direction provinciale de la Femme sillonneront les rues de la ville de Ouagadougou afin de procéder au retrait des enfants en situation de rue. Au lancement de cette opération dénommée « opération coup de poing », une centaine d’enfants se trouvant dans cette situation ont été conduits au Centre d’accueil d’urgence sis à Somgandé. A cet endroit, une équipe d’accueil pluridisciplinaire les encadre en vue de leur réinsertion socioprofessionnelle.
Les abords des voies, sous les échangeurs et à proximité des maquis : voilà les principaux endroits où les enfants en situation de rue passent généralement la nuit, s'exposant de ce fait à toutes sortes de dangers. Mais ce phénomène, le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, à travers son opération musclée, espère pouvoir le réduire de 50% d’ici 2020. Pour ce faire, des agents dudit ministère, avec à leur tête le premier responsable dudit département, sont à pied d’œuvre depuis la nuit du 13 septembre et cela, pour dix jours dans la ville de Ouagadougou. Sur le terrain, c’est avec beaucoup de tact que les agents sont arrivés à convoyer une centaine d’enfants âges d’une dizaine d’années au centre d’accueil d’urgence. Parmi ceux-ci, d’anciens pensionnaires du centre. A la question de savoir pourquoi il a quitté le centre, l’un d’eux répond que c’est à cause des bagarres qu’il a eues avec ses camarades qu'il s’est retrouvé de nouveau dans la rue. Pour les populations riveraines qui assistaient à l’opération, beaucoup de ces enfants retournent dans la rue à cause de leur dépendance aux stupéfiants. Pour Marie Laurence Ilboudo, « ces enfants ont souvent la nostalgie de la rue ou alors ce sont leurs camarades en ces endroits qui leur manquent. Quand on les amène au centre, ce n’est pas comme s’ils étaient en prison ; ils sont libres de leurs mouvements. Nous mettons l’accent sur la prise en charge psychologique pour les stabiliser d’abord ». Selon elle, les opérations des années passées ont permis de stabiliser plusieurs de ces enfants ; il y en a qui ont même repris leurs études et qui ont de bons résultats. Alors pour la réussite de l’opération, la ministre demande la participation de la population. Marie Laurence Ilboudo fait remarquer que de nos jours, la confiance s’est davantage installée entre ces enfants et les agents du ministère et c’est une opportunité à saisir pour endiguer ce phénomène d’enfants de la rue dans les années à venir.
Des cinés-débats, des causeries éducatives et des lessives collectives et bien d’autres activités récréatives sont initiées pour maintenir les enfants dans les centres.
Après la ville de Ouagadougou, c’est celle de Bobo qui va accueillir l’équipe de retrait pour la même opération.
Si ce projet est à louer, il y a qu’il faut encore crever l’abcès pour améliorer les résultats atteints les années passées. Car il n’aurait pas servi à grand-chose d’accueillir des enfants, de les prendre en charge psychologiquement et de leur laisser la liberté de repartir de nouveau dans la rue.
Qu’à cela ne tienne, toute la population a sa partition à jouer pour que ces enfants qui, pour une raison ou une autre, se retrouvent dans la rue, à la merci de tous les vices et maux sociaux.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné