Dans la capitale burkinabè, il est assez fréquent de voir des particuliers investir les abords des voies pour mener des activités commerciales de toutes sortes. Ceux-ci vont jusqu’à exposer leur vie, sous prétexte d’être en quête de leur pitance quotidienne. Au quartier Cissin, pour des besoins de construction d’une voie, plusieurs maquis et bars, des garages, des boutiques et des ateliers de soudure, de coiffure et bien d’autres commerces ont été obligés de fermer. Cette situation a mis au chômage plusieurs jeunes travailleurs et des employeurs, devenus inconsolables.
Prévenus que les travaux de construction allaient démarrer le 02 septembre 2019 et ce depuis le 22 juillet dernier, les occupants sont restés sur cette rue jusqu’à ce que les engins de terrassement viennent le 04 septembre commencer la destruction des locaux occupant l’espace public. Sur cette rue longeant le lycée municipal Vénégré, depuis le 04 septembre, c’est une course entre les tenanciers des commerces et les employés de l’entreprise qui a en charge la construction de cette voie. Pendant que les premiers s’affairent à récupérer ce qui peut encore l’être, les seconds procèdent à la destruction. Briques, portes et toits des maisons devant être détruites sont transportés par les populations pendant que les bulldozers raclent tout ce qui se trouve sur la voie publique. Pour les propriétaires de ces lieux de commerce, c’est une grande perte qui leur a été infligée. Rosalie Tiemtoré a vu son maquis détruit à moitié. Selon elle, l’investissement qu’elle a eu à faire sur cet espace n’a pas encore été rentabilisé. Elle estime qu’il fallait qu’elle soit prévenue au moins une année ou six mois avant le début des travaux pour pouvoir prendre ses dispositions. Désormais, elle dit ne pas savoir à quel saint se vouer. A la question de savoir si elle ne savait pas qu’elle occupait de manière illégale l’espace, elle dit en être bien consciente, mais indique qu’elle payait ses taxes aux percepteurs des impôts chaque année. Elle recevait aussi les agents de l’hygiène publique qui contrôlaient les carnets de santé de ses employés. Elle précise que de ce fait, même si c’est l’espace public qu’elle occupait, elle n’exerçait pas son activité de promotrice de maquis dans l’illégalité.
Alexis Dabiré, promoteur d’un maquis, lui, a vu son maquis totalement rasé. Comme lui, plusieurs garages et parcs de vente d’automobiles ont vu leurs activités interrompues à cause du déguerpissement.
Si cette situation est préoccupante, les différentes se doivent d’en tirer des leçons. Pour les promoteurs des bars et maquis et bien d’autres commerces de rue, il faut savoir investir à l’avenir dans des espaces indiqués pour ces activités. Pour les autorités chargées de la gestion de ces espaces, une certaine rigueur doit être de mise pour éviter ce genre de situation qui met mal à l’aise. Car comme on a laissé ces personnes s’installer, elles sont, au fil des années, devenus dépendantes de ces activités et ont même créé des emplois pour de nombreux jeunes dans ces endroits. Malheureusement, ceux-ci, de nos jours, se retrouvent au chômage.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné