jeudi 21 novembre 2024

Bobo-Dioulasso: La date butoir donnée aux chauffeurs de tricycles pour se conformer au décret 2012-559 suscite de nombreuses réactions

taxi moto hommeSuite à la date butoir du 20 mars 2018 que le Commissaire central de la ville de Bobo-Dioulasso, Oumarou SONGNE, a donnée aux chauffeurs de tricycles de la ville pour arrêter le transport des personnes et arrêter de circuler après dix-neuf heures, conformément au décret n°2012 du 05 juillet 2012, les réactions dans le secteur du transport ne se sont pas faites attendre. Elles sont nombreuses et diverses. Radars Info Burkina vous en propose quelques-unes.

 

Kassoum TOE, chauffeur de tricycle : « S'ils peuvent nous trouver un autre travail, je ne vois pas de problème, parce que nous interdire de transporter des personnes, c'est programmer la mort de notre métier. Et si cela devait arriver, il va falloir que les autorités qui ont pris cette mesure nous trouvent autre chose à faire qui puisse nous permettre de nous prendre en charge ».

Souleymane OUEDRAOGO, chauffeur de tricycle : « Cette mesure ne nous fait pas plaisir parce que c'est surtout le transport des personnes qui nous permet de nous en sortir. Nous n'avons pas une autre activité pour combler le manque à gagner qu'elle va occasionner. Tout ce que je leur demande, c'est de nous laisser continuer notre activité. Le transport des personnes nous arrange et nos clients aussi ».

Nafi SANOU, cliente : « Si les autorités de la ville peuvent faire diminuer le prix des taxis, nous ne prendrions plus les taxi-motos. Sinon actuellement, nous n'avons pas les moyens d’emprunter les taxis à 300 francs CFA. Avec les taxi-motos, quelle que soit la distance du trajet, on ne paye que 100 francs CFA; ce qui n'est pas le cas des taxis. En tout cas, cette mesure ne nous réjouit pas du tout ».

Adjara SERE, cliente : « La mesure m'attriste parce que je suis commerçante. Je n'ai pas de moto. C'est avec les taxi-motos que je me rends chaque matin au marché, à 100 francs CFA. C'est la même somme que je débourse le soir, au retour. A dire vrai, cela m'arrange plus que de devoir débourser 600 francs CFA par jour pour les mêmes trajets avec les taxis. Je demande que les autorités laissent les choses comme elles sont, qu'elles laissent les jeunes se débrouiller avec cette activité au lieu de les mettre au chômage suite à cette mesure ».

Aristide POODA, client : « A mon avis, cette mesure va poser des problèmes aux jeunes, parce que c'est cette activité qui permet à beaucoup d'entre eux de subvenir à leurs besoins et de s'occuper de leurs familles. S'ils arrêtent de transporter les personnes, vu qu'il n'y a pas beaucoup de bagages et de marchandises à transporter, ils n'auront pratiquement rien comme recette et seront par conséquent obligés de se tourner ou de retourner vers le banditisme, pour vivre ».

Adams KARGOUGOU, enseignant : « Pour moi, c'est une très bonne mesure. Elle permettra d'éviter les nombreux accidents parfois mortels causés par ces engins. Ce ne sont pas des engins conçus pour transporter des personnes. Alors, pourquoi les détourner de leur usage originel ? Il n’y a qu'en Afrique qu'on peut voir une telle chose. Vivement que la mesure soit appliquée, car c'est de la sécurité de tous en circulation qu'il est question ».

 

Réactions recueillies par Yessy BAKO, correspondant/Bobo-Dioulasso.

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