dimanche 24 novembre 2024

La presse : Un contre-pouvoir au service de la bonne gouvernance

aziz bamog 1Il ne se passe pas un jour au Burkina Faso sans que la presse nationale révèle des cas de fraude, de corruption ainsi que d’autres pratiques contraires à la bonne gouvernance. Radars Info Burkina s’est intéressé à l’apport du quatrième pouvoir dans la gestion du pays.

Les medias burkinabè ont une histoire qui se confond à celle du pays. Ils ont été témoins privilégiés et même acteurs des événements qui ont marqué le pays. Aujourd’hui encore, des milliers de journalistes continuent d’apporter leur contribution pour une société équilibrée. Ismaël Ouedraogo est le directeur général de la télévision Burkina Info. Selon lui, la presse contribue considérablement à la bonne gouvernance au pays des hommes intègres. « Les journalistes burkinabè abattent un travail énorme et contribuent ainsi à l’édification de la démocratie et de la bonne gouvernance. Le déclic est parti de Norbert Zongo qui faisait dans l’investigation. Ce travail a été repris par d’autres jeunes. Aujourd’hui, les journalistes sont de véritables garants de la bonne gouvernance. Vous remarquerez que les journalistes d’investigation font des révélations sur des infrastructures de mauvaise qualité, sur des cas de malversations dans les passations de marchés publics, etc. Ce sont des révélations que ceux qui sont dans la critique et qui font les éditoriaux récupèrent et font en sorte qu’elles atteignent plusieurs personnes à travers la télévision et les radios. C’est une chaine qui constitue une contribution énorme à la démocratie. L’histoire récente du pays a prouvé que les hommes et les femmes de presse sont de véritables garants de la stabilité et de la bonne gouvernance. Je fais allusion à l’insurrection d’octobre 2014 et au putsch manqué en 2015 » , nous a-t-il confié.
Une opinion que Yacouba Ladji Bama, journaliste d’investigation, partage largement. Il a d’ailleurs contribué à révéler plusieurs cas de scandales dont la sortie frauduleuse du charbon fin qui continue de faire des gorges chaudes au sein de l’opinion. Il estime que les journalistes sont les chiens de garde de la démocratie. «Si nous laissons le terrain de la gestion uniquement aux dirigeants, ce n’est pas évident. Il n’y a que les journalistes qui peuvent forcer la main aux autorités dans la bonne gouvernance. L’expérience a démontré qu’elles ne sont pas disposées à travailler dans l’intérêt général par moment. bama 2C’est la presse qui leur force très souvent la main. Les journalistes sont les chiens de garde de la bonne gouvernance. C’est surtout à ce niveau qu’ils sont attendus en tant que veilleurs citoyens pour amener le gouvernent à oeuvrer pour l’intérêt général. C’est ce rôle que nous essayons de jouer au niveau de l’investigation en mettant au grand jour les méfaits des dirigeants pour qu’ils améliorent leur gestion au profit des citoyens ».
isma 3Ce travail des hommes de presse au service de la bonne gouvernance est aussi reconnu par l'organe de régulation de l’information et de la communication au Burkina Faso qu'est le Conseil supérieur de la communication (CSC). C'est du moins ce que soutient Aziz Bamogo, vice-président de l'institution.« Les médias burkinabè sont très appréciables pour la qualité de leurs productions. Nos journaux sont régulièrement sollicités par des médias internationaux pour leurs contenus. Ils ont le sens de l’équilibre. Ils savent faire en sorte que le public ait accès à toutes les positions par rapport à une situation. D’une façon globale, nos médias sont des acteurs de développement. Ils facilitent l’accès à l’information et donnent la possibilité à tout le monde de s’informer. Mais il ne manque pas des imperfections. Il arrive souvent qu’on reproche à des journalistes d’avoir des affinités politiques», argue-t-il.
Même si des avancées ont pu être constatées dans la liberté de la presse, les journalistes interviewés estiment qu’il y a toujours des raisons de se battre, car selon eux il existe encore des goulots d’étranglement. Ce sont, entre autres, le difficile accès à l’information ainsi que le fait que le gouvernement traîne à prendre les décrets d’application sur les lois adoptées, afin de faciliter l’accès des journalistes à l’information.

Pema Neya

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