Avec environ 195 millions d’arbres occupant 28% du territoire national, le Burkina Faso est le deuxième plus grand producteur mondial de karité après le Nigeria, selon l’agence pour la promotion des exportations du Burkina Faso. Cependant, ses populations ne bénéficient pas des retombées de cet arbre autant que celles d’autres pays voisins et lointains. Ses noix de karité sont pourtant réputées être de qualité et très prisées dans plusieurs pays.
Avec une quantité variant entre 450 000 et 600 000 tonnes l’an, le Burkina Faso est l’un des grands pays exportateurs africains juste après le Nigeria et le Mali. Les principales destinations sont le Danemark, le Ghana et Singapour pour les amandes de karité, la France, la Malaisie et les Pays-Bas pour le beurre de karité. Pour l’agence pour la promotion des exportations du Burkina Faso, la contribution de cette filière au produit intérieur brut est de l’ordre de 30 milliards de francs CFA par an, soit entre 0,5% et 1% des activités génératrices de revenus. Pour cette agence, la qualité des produits du Burkina Faso est appréciée sur le plan international, même si la qualité des emballages reste un défi à relever. Utilisé dans la margarine, la pâte feuilletée et le chocolat en tant qu’exhausteur de goût, la qualité du beurre et des amendes de karité du Burkina Faso est très appréciée dans l’industrie agroalimentaire, en matière physique et chimique.
Très répandue dans la région du Sud-Ouest, la production du beurre de karité est une activité qui occupe plusieurs groupements villageois et la plupart des femmes de la localité pendant la saison pluvieuse à travers la production. Cependant, il se trouve qu’aucune politique n’est mise en place pour transformer celle-ci en une véritable activité génératrice de revenus pouvant employer de manière formelle un personnel. Actuellement, dans les provinces du Ioba, de la Bougouriba de Poni et du Noubiel, les populations sont occupées à l’exportation de ce trésor à des prix assez dérisoires.
Pour Geneviève Somé, point focal d’achat de cette denrée, c’est la période d’abondance des amendes de karité, et elle en achète pour ses partenaires. Le prix de la mesure du plat appelé « plat Yoroba » varie entre 300 à 450 F. Mais elle précise qu’au fur et à mesure que se raréfie cette denrée, le prix augmente.
A ces moments difficiles, cette matière est une des sources de revenu qui aide les populations de ces localités, mais force est de reconnaître que d’ici la fin de la saison pluvieuse, elles-mêmes auront du mal à produire ce beurre de karité pour leur propre consommation, pendant que celle des autres pays en profiteront.
A notre avis, cette richesse naturelle devrait constituer une opportunité pour le développement des localités où ces arbres sont plantés pour que de bonnes politiques soient développées à ce sujet.
Saâhar-Iyaon Christina Somé Békuoné