Bassératou Kindo est présidente de l'Association des blogueurs du Burkina (ABB), une jeune structure créée en 2016 et qui compte une centaine de membres sur tout le territoire burkinabè. Dans cet entretien accordé à Radars Info Burkina, elle aborde la question de l’usage des réseaux sociaux au Burkina.
RIB : Parlez-nous des activités que mène votre association.
BK : Nous formons au blogging, à l'utilisation saine et responsable des réseaux sociaux et à la production de contenus de qualité. Nous organisons en outre des grin-blogueurs avec des autorités de tous les secteurs de développement afin qu'elles rendent compte de leur gestion à leurs concitoyens (redevabilité oblige) ou pour présenter des perspectives ou des solutions aux problèmes de la société.
RIB : Quelle sont vos activités en tant que bloggeuse ?
BK : J'écris en fonction de mon inspiration. Je fais aussi de la formation de temps en temps et j'écris surtout sur toutes les questions qui touchent à la femme.
RIB : Quelle est la contribution des blogueurs à la liberté d'expression au Burkina Faso ?
BK : Ils contribuent à la liberté d'expression au Burkina par leurs écrits. Ils dénoncent et interpellent autant qu'ils le peuvent.
RIB : Dans certains pays, les blogueurs sont victimes de répression. Qu'en est-il au Burkina Faso ?
BK : Ce n'est pas encore le cas concernant notre association. Aucun de nos membres n'est inquiété pour le moment.
RIB : Que pensez-vous de la façon dont les réseaux sociaux sont utilisés au Burkina Faso ?
BK : Chacun les utilise à sa façon et comme il l’entend. Mais de plus en plus, les internautes profitent des avantages des réseaux sociaux pour donner de la visibilité à leurs activités.
RIB : Comment avez-vous accueilli l’adoption du nouveau Code pénal, notamment la loi relative aux publications sur les réseaux sociaux ?
BK : Comme tous les défenseurs de la liberté d'expression et d'opinion, l'ABB s'est associée à d'autres organisations pour interpeller les décideurs sur la nécessité de revoir certains points de ce code qui remettent en cause la liberté d'expression, pourtant acquise au prix de multiples efforts. Malheureusement, nous n'avons pas été entendus. La loi a été votée et attend d'être promulguée par le chef de l'Etat. C'est dommage pour un pays dit démocratique qui a ratifié un grand nombre de textes juridiques consacrant la liberté d’expression. Et on a pu constater l’impact de cette loi après la dernière attaque terroriste. Ce ne sont pas seulement les journalistes, les blogueurs ou les défenseurs des droits de l'homme qui vont pâtir de cette loi, mais tous les citoyens.
Propos recueillis par Pema Neya (Stagiaire)