Implanté dans certaines communes rurales de la région du Sud-Ouest, le programme national plate-forme multifonctionnelles pour la lutte contre la pauvreté avait pour objectif de booster l’économie locale. Comme services proposés, il y a la mouture, le décorticage de céréales, la soudure et certains services énergiques tels la fourniture d’électricité. Six années après l’installation de celui de Kpopéri, c’est un bâtiment fermé et des plaques solaires non fonctionnelles que l’on constate.
16 batteries de 250 000 F chacune et un convertisseur de 5w sont les pièces manquantes pour faire fonctionner les installations du programme national multifonctionnel de Kpopéri. Selon l’un des gestionnaires de l’installation électrique permettant de mener les activités, Herman Méda, « suite au non-fonctionnement des appareils, il a été demandé un diagnostic. Celui-ci a révélé que la panne proviendrait de la puissance du convertisseur. Selon le technicien, ces installations devraient avoir un convertisseur de 5 W au lieu de 3 W. Cela étant, il y a une partie d’énergie n’est pas utilisée et cet état des faits a détérioré les batteries ». Herman Méda s’est dit surpris par cette situation, car dit-il, à la réception, il a été dit que les installations ont été bien faites et que tout le village devrait pouvoir s’alimenter en électricité à partir de là. Il précise qu’effectivement, il y a eu une campagne de sensibilisation à l’issue de laquelle il y a eu assez d’abonnés et l’électricité a été distribuée aux populations. Mais deux années plus tard, les pannes ont commencé jusqu’à ce que l’on ne puisse plus fournir de services minimums.
Si l’initiative de ce programme est à louée, il faut noter que pour le cas précis de ce village, il y a eu un manque de suivi de la mise en œuvre. Si le diagnostic du technicien se trouve être vrai, c’est qu’il y a eu un manque de vigilance pendant la réception définitive du projet. Car la différence de puissance du convertisseur aurait pu être identifiée à la réception provisoire et corrigée avant celle définitive. De plus, s’il y avait eu de la rigueur dans la gestion des ressources générées par les services de ce projet, une partie de la somme qu’il faut pour remettre les appareils sur pieds.
Cette situation vient une fois de plus interpeller aussi bien les chefs de programmes que les bénéficiaires à plus s’impliquer dans le processus de mise en œuvre des projets de ce genre. Pour le volet institutionnel, il revient aux responsables de veiller à la bonne implantation des appareils selon les caractéristiques énoncées au départ. Aux populations il faudrait qu’elles quittent le stade de l’assistanat qui consiste à tout attendre des autres. Car une fois le projet lancé, la vigilance devrait être de mise. De notre avis, des maintenances périodiques auraient pu prévenir cette panne et l’on ne serait pas à ce blocage total aujourd’hui. Les conséquences de celui-ci se ressentent sur la population car les femmes qui avaient cette possibilité de moudre et décortiquer leurs céréales à moindre coût sans se déplacer ont perdu cet avantage. De même, les propriétaires de kiosques ne bénéficient plus d’électricité, tout comme l’école primaire et le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS).
En somme, à ce stade si les choses restent en l’état, ce sera un investissement à perte et on pourra dire que l’objectif de développement de la localité n’a pas été atteint.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné