La dégradation de la situation sécuritaire du Burkina Faso se poursuit avec son corollaire de milliers de déplacés internes. Une centaine de villages dans les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord et de l’Est se sont ainsi vidés de leurs occupants. Malgré les efforts du gouvernement, le moins qu’on puisse dire est que la situation de ces déplacés est alarmante et interpelle à plus d’un titre. C’est ainsi qu’a été lancée officiellement ce 1er août à Ouagadougou la campagne « Faisons un geste » par les organisations membres de la CODEL, qui vise à susciter un élan de solidarité national au profit de ces groupes vulnérables.
Les attaques terroristes continuent d’endeuiller des familles dans certaines régions du Burkina Faso. Une situation qui occasionne depuis un certain temps des flux de déplacés chaque jour. A ce jour, plus de 250 000 Burkinabè ont dû fuir leurs villages. Plus de 95% de déplacés internes sont accueillis dans des communautés hôtes comme c’est le cas à Barsalogo, à Ouagadougou, à Kaya, à Arbinda, etc. Ils sont des hommes, des femmes et des enfants qui vivent cette situation de vulnérabilité actuellement.
«Le gouvernement, à travers le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), et certains de ses partenaires, des ONG, des collectivités territoriales et des personnes de bonne volonté tentent d’apporter des appuis afin de soulager les peines de ces déplacées. Malheureusement les besoins à combler restent énormes», a indiqué la Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL).
C’est ainsi qu’ayant fait le déplacement sur les sites de déplacés, les organisations membres du groupe de plaidoyer « Sécurité humaine » de la CODEL, à savoir Semfilms, le Centre de presse Norbert-Zongo, le WANEP Burkina, le RAJ et le RAPPED, ont initié la campagne «Faisons un geste», qui vise à apporter «une contribution pour répondre aux appels incessants des déplacées internes en termes de mobilisation d’une conscience citoyenne de réponses concrètes aux besoins de premières nécessité».
«Je lance un appel aux citoyens de notre pays, de la diaspora et aux partenaires techniques et financiers à voler au secours des milliers de Burkinabè qui arpentent nos rues, qui quittent leur terroir», affirme Me Alidou Ouédraogo, président de la CODEL.
L’action humanitaire citoyenne se traduira par la collecte de fonds et de matériel pour subvenir aux besoins de première nécessité de ces personnes.
Après une présentation de vidéos de témoignage des déplacés à Kaya et à Barsalogo, les initiateurs de la campagne ont dressé les besoins prioritaires des déplacés internes. Il y a, entre autres, les abris et les kits ménagers essentiels, les vivres et nourriture, l’assistance médicale et une prise en charge des problèmes d’hygiène et d’assainissement.
Des organisations comme le Balai citoyen et l’Association des blogueurs du Burkina ont rejoint la CODEL dans sa noble initiative.
«Dans cette initiative, des personnes-ressources qui sont habituées à la collecte et au soutien aux actions humanitaires nous ont rejoints. Sont de celles-là Raïssa Compaoré et Alino Faso. Ils ont déjà commencé à nous apporter des choses parmi lesquelles 2 tonnes de vivres. Radio Oméga a aussi lancé l’initiative et a pu colleter quelques cartons de savons et de l’huile», confie Abdoulaye Diallo, coordonnateur du Centre de presse Norbert-Zongo.
Le système de collecte est déjà opérationnel et les bonnes volontés peuvent contribuer, à travers les réseaux de téléphonie mobile ou faire le déplacement dans les points de collecte comme le siège de la CODEL, du Centre de presse Norbert Zongo, du Balai citoyen et de Semfilms Burkina.
Aly Tinto (Stagiaire)