La création des Conseils villageois de développement (CVD) est intervenue pour répondre au souci du développement local dans le cadre de la décentralisation, selon les autorités d’alors. C’est dans cet ordre d’idées que la gestion des intrants a été confiée à ces comités à travers les mairies des communes de ces villages. Quelle opportunité de développement offre ce transfert de la gestion aux comités de gestion de ces intrants ?
Selon le premier adjoint au maire de la commune rurale de Kombissiri, Relwendé Frédéric, « depuis l’année que nous avons été élus pour présider à la destinée de cette commune rurale, nous avons organisé la gestion des intrants à travers un comité de gestion dont je suis membre ». Pour lui, de manière opérationnelle, ils convoquent les responsables des Conseils villageois de développement (CVD) pour qu’ensemble ils arrêtent la liste des bénéficiaires de chaque village de la commune. C’est après cet exercice que les responsables de ces CVD sont convoqués pour la remise effective des intrants. Selon lui, cette démarche vise à faire en sorte que les villages jouent leur rôle dans l’organisation du développement local dans le cadre de la communalisation intégrale. Pour ce qui est des retards constatés dans la distribution des intrants, Frédéric Relwendé Kafando pointe du doigt la lourdeur administrative qui entoure la passation des marchés et la lenteur dans la livraison des produits par certains prestataires. Pour un des prestataires ayant déjà exécuté des marchés des mairies, Rosaire Soubeiga, « quand on doit exécuter un marché au niveau des communes, c’est souvent sans aucune avance que l’on commande les articles ». Ce qui expliquerait le retard souvent accusé dans la livraison de certains articles comme les intrants. En plus, il fait savoir que souvent, l’intervalle entre la date de passation de marché et celle de son exécution est réduit, chose qui ne laisse pas assez de temps aux prestataires.
A en croire les autorités municipales, l’un des objectifs de la décentralisation et de la création des conseils villageois de développement étant de prendre en compte les spécificités des villages dans le développement local, par principe cela devrait booster le développement de ce secteur d’activité qu’est l’agriculture. De même que si ces comités mis en place permettent que la gestion soit assurée par les villageois eux-mêmes, cela est salutaire. Cependant, il convient que des leçons soient tirées des mauvaises expériences du passé afin que soit soulagée la peine de ces vaillants producteurs qui n’attendent que ces intrants leur soient donnés à bonne date pour une bonne production. En tout état de cause, cette organisation mise en place devrait favoriser le développement agricole et non être un frein à cela.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné