S’il y a une question qui préoccupe beaucoup les habitants de la capitale burkinabè, c’est bien celle du logement. Des zones non loties à celles loties, des constructions émergent tous les jours. Il se trouve qu’à chaque saison pluvieuse, il y a des habitations qui cèdent, mettant des familles entières dans la rue. Quelles peuvent être les raisons de pareille situation ?
Pour Ali Ilboudo, fonctionnaire à la retraite, c’est un problème d’urbanisation qui engendre les inondations à Ouagadougou. Selon lui, la ville se serait constituée sans aucune étude approfondie. Et de ce fait, il n’adhère pas à l’idée de recensement des zones dites submersibles car très convaincu que « c’est tout Ouagadougou qui est inondable ». De plus, il pense que le manque d’ouvrages de canalisation et de drainage des eaux de pluie dans plusieurs quartiers est une des raisons qui explique les inondations avec leur kyrielle de conséquences possibles.
Pour ce qui est de l’installation des populations dans certaines zones dites submersibles, les autorités communales déclarent avoir plusieurs fois sensibilisé les populations aux risques pour elles de s’établir à ces endroits. Pour certaines localités, c’est le manque d’étude topographique avant toute construction qui est souvent pointé du doigt. Selon Madame le maire de l’arrondissement 12 de la ville de Ouagadougou au quartier Patte-d’oie, dans le sous-sol il y a une nappe d’eau qui rend ce lieu très inondable. Mais grâce à un canal qui a été aménagé ces dernières années, le risque de l’inondation est amoindri. Pour Aimé Ouédraogo, architecte, le vrai problème des Burkinabè, c’est la négligence des études topographiques avant l’implantation des bâtiments qui fait que très souvent à la moindre intempérie, les maisons cèdent. Car, dit-il, selon les types de terre, il y a des plans de bâtiments et un dosage de ciment qui s’imposent. Que ce soit dans une zone lotie ou non, les études sont importantes pour éviter que des maisons cèdent. Pour lui, les sols du Burkina Faso offrent des possibilités de construction, même en banco, avec une longue durée de vie des maisons si au préalable des études ont été réalisées. Mais les Burkinabè, dans leur grande majorité, n’ont pas cette culture consistant à mener des études de faisabilité avant la construction. Ensuite, l’architecte Ouédraogo déplore le fait que l’Etat attribue des parcelles sans aucune étude topographique préalable et il condamne l’attitude de certaines populations qui s’installent dans des zones très inondables. A ce sujet, Pierre Ouédraogo estime que pour avoir déjà fait plus de 50 ans dans sa zone, il n’entend pas la quitter, même si la mairie trouve que la zone est inondable.
A notre avis, se conformer aux normes de construction avant l’implantation d’une maison éviterait que pendant la saison pluvieuse des maisons cèdent, faisant de certaines familles des sinistrées.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Bekuoné