Après le drame de l’incendie du 27 mai 2003, le marché central Rood Woko n’a été rouvert qu’en 2009. Depuis cette date, les activités commerciales y ont repris. Malheureusement, force est de constater que les comportements inciviques et l’anarchie qui avaient conduit à ce drame y ont de nouveau pignon sur rue. Ce qui est simplement dangereux aussi bien pour les occupants des lieux que pour les riverains.
Malgré les nombreuses mesures prises par les autorités, au nombre desquelles la sensibilisation et la répression, pour éviter les installations anarchiques à la réouverture du marché, rien n’y fait. Les installations anarchiques ont la peau dure au grand marché. Chacun veut être plus proche des clients en implantant les kiosques pratiquement sur le passage ou en exposant sa marchandise dans les allées. « C’est trop difficile de faire régner l’ordre ici. Quand tu parles, on te dit que ce n’est pas le terrain de ton papa. Donc tu es obligé de laisser faire. A plusieurs reprises, j’ai eu des problèmes avec des vendeurs ambulants qui veulent s’installer juste en face de ma boutique. Ils barrent la voie aux clients, qui sont obligés de changer de route », déplore un commerçant.
Conséquence directe : la fluidité est mise à mal et les embouteillages sont légion. Toute chose qui représente un réel danger pour les commerçants, car en cas de problème ils seront les premières victimes. Et au cas où il faudrait, par exemple, une intervention des services de secours, il serait difficile voire impossible pour ceux-ci de se frayer un passage, donc d’intervenir. On se rappelle encore le drame du 27 mai 2003 qui a causé d'énormes dégâts (matériels et financiers) et provoqué la faillite de centaines de commerçants.
C’est afin d’éviter de tels drames que les autorités municipales sensibilisent les commerçants à l’importance des zones de sécurité. En effet, en concertation avec ces commerçants, un délai sera fixé pour la libération définitive des allées et des espaces de sécurité, car le constat est assez amer sur les lieux. De telles mesures sont avant tout prises pour garantir la sécurité des occupants des lieux mais aussi pour assurer la fluidité de la circulation. « Les policiers ramassent souvent les marchandises de ceux qui sont installés anarchiquement. Mais dès le lendemain ces derniers reviennent sur les lieux. À mon avis, il faut des mesures plus strictes, sinon rien ne changera », fait remarquer un autre commerçant.
On se rappelle qu’à plusieurs reprises les autorités municipales ont procédé au déguerpissement des commerçants installés anarchiquement aux abords des voies. Si certains se sont indignés de ces mesures fortes de la municipalité, nombreux sont, fort heureusement, ceux qui les ont comprises. Cela d'autant plus qu'à plusieurs reprises, des usagers de la route (poids lourds, petits véhicules et même motocycles) ont terminé leur course dans des commerces situés aux abords des voies, causant souvent des pertes en vie humaine.
Edwige Sanou
