L’année scolaire 2018-2019 a été fortement marquée par des mouvements d’humeur des enseignants et des élèves. En effet, le triste constat est que le système éducatif burkinabè a été en crise tout au long de cette année scolaire. Les suspensions d’évaluations et les grèves répétitives sont là pour en témoigner. Cet état de fait n’est malheureusement pas sans conséquences.
Dans un arrêté interministériel, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, son collègue de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales ainsi que le chef du département de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes ont fixé le calendrier des examens et concours, session 2019. Le Certificat d’études primaires (CEP) et le concours d’entrée en classe de sixième sont prévus du 11 juin au 19 juillet 2019. Les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) auront lieu du 6 au 19 juin 2019. Quant à celles du baccalauréat, elles sont fixées du 21 juin au 9 juillet 2019.
Cependant, il faut reconnaitre que la présente année scolaire n’a pas été un long fleuve tranquille. En effet, vu les multiples grèves des enseignants et des élèves, le programme des cours ne pouvait qu’en pâtir. A quelques jours du début des examens scolaires, certains lycées n’ont pas encore terminé le troisième trimestre. « On est plus dans la finalisation du troisième trimestre en ce moment. Nous n’avons pas encore abordé la question des examens », indique Souleymane Badiel, secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) et responsable à l’organisation de la CNSE. « Les choses vont se chevaucher, ça c’est inévitable si les dates d'examen ne sont pas repoussées. On avait souhaité au niveau de la coordination que celles-ci soient repoussées, mais ce n’est pas nous qui fixons le calendrier scolaire», ajoute-t-il.
Les élèves, quant à eux, disent être les victimes dans cette situation. « Nous n’avons pas encore terminé le programme scolaire alors qu’on est à quelques jours de l’examen. Certains professeurs essayent du mieux qu’ils peuvent de nous accompagner, mais d’autres ont complètement abandonné », déplore un élève de la classe de terminale. Moussa Konseibo, parent d’élève, tient les autorités pour responsables de cette situation. « Il faut que les autorités prennent au sérieux l’avenir de nos enfants dans la mesure où ils sont la relève du pays. Le BEPC est prévu pour le 06 juin, alors que les enfants n’ont pas encore terminé le programme scolaire. J’espère qu’ils en tiendront compte dans le choix des sujets d’examen », lance-t-il.
Selon le SG F-SYNTER, les enseignants auraient voulu avoir un peu plus de temps pour les derniers devoirs et pour préparer les bulletins avant de se consacrer aux examens. « Autrement, c’est des choses qui vont se faire concomitamment, avec toutes les conséquences que cela implique. Cela aura bien évidemment un impact aussi bien sur les classes de passage que sur celles d’examen », déplore-t-il.
Outre cela, il faut rappeler que le contexte sécuritaire a affecté le système éducatif dans les régions du Nord et de l’Est du Burkina. Toute chose qui a causé la fermeture de 1933 écoles. 326 152 élèves se retrouvent sur le carreau et 9 042 enseignants ont été réaffectés. Même si le gouvernement envisage des mesures spéciales pour parachever l’année de ces écoles dans de meilleures conditions de sécurité, il y a lieu que les autorités fassent de l’éducation une priorité.
En rappel, le budget global pour l’organisation de ces examens scolaires s’élève à 14 536 685 184 francs CFA.
Edwige Sanou