Le Syndicat des travailleurs de la poste (SYNTRAPOST) a rencontré la presse ce mardi 14 mai 2019 pour porter à la connaissance de l’opinion les raisons de leur mouvement d’humeur ainsi que leurs exigences.
Pour le secrétaire général du SYNTRAPOST, Gilbert Goh, le mouvement d’humeur qu’observent les agents de la poste tirent leur origine d’une crise de confiance entre le personnel de la poste et son directeur général, Nabi Issa Coulibaly. Selon M. Goh, dès sa prise de fonction en août 2017, le DG Nabi a commencé à fouler aux pieds le principe de la continuité de l’administration. Comme griefs à l’encontre de ce dernier, les agents affirment qu’il a immédiatement ordonné la suspension de tous les chantiers de construction de nouvelles agences dont le but est d’étendre le réseau postal au Burkina Faso. De plus, selon le secrétaire général du syndicat, Nabi Issa Coulibaly a procédé à l’annulation de toutes les actions de formation déjà engagées sous son prédécesseur. Selon Gilbert Goh, pendant que le DG prône une réduction des charges, il engage des sommes faramineuses dans des dépenses qu’eux jugent inutiles. Au nombre de ces dépenses, il cite le renouvellement de son véhicule de fonction, alors qu’il avait deux véhicules en très bon état, le changement de l’identité visuelle de l’entreprise pour la bagatelle de trois cents millions FCFA, l’utilisation de cent millions FCFA de bons de caisse depuis 2018 non encore régularisés, une formation à son profit au Canada ayant coûté vingt millions à l’Etat burkinabè, pendant que la formation a été organisée par un cabinet burkinabè. Par ailleurs, comme avantages il aurait en matière de carburant cent dix litres par semaine, une Tomcard créditée mensuellement à trois cent mille francs, et deux cent mille comme indemnité de transport par mois ainsi qu’un salaire de trois millions FCFA.
Avec tous ces avantages qui lui sont profitables, le secrétaire général du SYNTRAPOST estime que la volonté du directeur général, c’est de réduire les avantages des agents sans renoncer à un seul des siens. Bien au contraire, il demanderait même une augmentation. En outre, ils ont indiqué que le mauvais management de Nabi Issa Coulibaly fait qu’il change en permanence son personnel car, disent-ils, « il n’aime pas du tout la contradiction, c’est pour cela qu’en 20 mois de gestion il est à son troisième secrétaire général qui d’ailleurs est impliqué dans une affaire de perte de 9 milliards de francs de Money expresse ».
Eu égard à tout cela, le SYNTRAPOST estime que vu la mauvaise gestion du patrimoine de l’entreprise et surtout le mauvais management des ressources humaines, le personnel de la poste, le départ de Nabi Issa Coulibaly pour de meilleurs lendemains à la Poste du Burkina.
En rappel, c’est suite à un mot d’ordre de sit-in de 72h lancé par le SYNTRAPOST le 6 mai pour exiger l’adoption du statut du personnel qu’est advenue cette situation. A la date d’aujourd’hui, en lieu et place de l’adoption du statut du personnel, les agents posent la démission de leur directeur général comme condition pour reprendre le travail.
En ce qui concerne le directeur général, après son expulsion mercredi dernier de son bureau, il a repris service le vendredi 10 mai sous escorte policière.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné