C’est sous le thème « Médias et élections dans un contexte de crise sécuritaire et communautaire au Burkina Faso qu’est célébrée la Journée mondiale de la liberté d’expression au pays des hommes intègres. Cette année, selon le rapport de Reporter sans frontières, le Burkina Faso est classé 36e sur le plan mondial et 5e sur le plan africain en matière de liberté de presse.
Pour Sidiki Drame du centre national de presse Norbert Zongo, le Burkina Faso, malgré le contexte particulièrement difficile notamment les affres du terrorisme et les menaces qui pèsent sur le vivre ensemble, réalise des progrès notables en matière de liberté d’expression ces 5 dernières années. Selon le rapport du centre national de presse Norbert-Zongo, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car même si des avancées en matière de liberté d’expression il y a, il faut reconnaître que les entreprises de presse en grande majorité sont dans une précarité inquiétante et sont dans une lutte permanente pour la survie. De plus, le rapport déplore le fait qu’il y ait de nouvelles formes de menaces et d’entraves à la liberté de la presse à travers des tentatives d’asphyxie sous le couvert de pression aux relents de vengeance par de nouveaux prédateurs.
Pour Monsieur Dramé, une entreprise de presse en 2018 aurait fait l’objet d’une poursuite judiciaire à l’issue de laquelle le plaignant a demandé sept milliard comme dommages et intérêts. Pour celui-ci, cette pratique n’est pas du genre à garantir la liberté de la presse. Pour lui, « malgré les récriminations tous azimuts contre la presse et les tentatives d’intimidations de toutes sortes dont certains organes de presse font l’objet, la presse burkinabè réussit avec peu de moyens à porter haut le flambeau du Burkina Faso ». Par ailleurs, il estime que ce classement témoigne de la faiblesse des entraves institutionnelles et politiques à l’exercice de la liberté de la presse.
Pour le parrain de cette 26e Journée mondiale de la liberté de la presse, le président du conseil supérieur de la communication, Mathias Tankoano, le choix du thème de cette année est très pertinent en ce sens qu’il constitue une sensibilisation et une interpellation de la communauté nationale et particulièrement des professionnels des médias et des acteurs à tous les niveaux. Pour lui, dans ce contexte marqué par les difficultés sur le plan sécuritaire, le processus électoral est porteur de risques énormes, facteurs de perturbation de la quiétude sociale. Selon le parrain de la 26e Journée mondiale de la liberté de presse, « un tel contexte complexifie davantage le rôle des médias qui doivent à la fois assurer la couverture de la campagne électorale tout en évitant de faire l’apologie de la haine et de la violence dans le discours politique.
Pour Reporters sans frontières, cette journée intervient dans un contexte mondial de dégradation de la liberté de presse. Cette dégradation se manifeste, entre autres, par la haine pour les journalistes, les attaques contre les reporters d’investigation, la censure, notamment sur Internet et les réseaux sociaux, les pressions économique et judiciaire.
A l’occasion de cette journée, la 8e édition du prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation et celui de la meilleure journaliste ont été lancés et la date limite de réception des candidatures a été fixée au 30 août 2019.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné