Les Kundé sont une prestigieuse récompense dont rêvent les artistes burkinabè et même africains. Ce magnifique trophée fait en bronze et représentant une guitare traditionnelle dans la culture moaga est l’œuvre d’un artiste plasticien burkinabè. Radars Info Burkina est allé à la rencontre de Dieudonné Kaboré, puisque c’est de lui qu’il s’agit.
Chaque année au Burkina Faso, au cours du mois d’avril, certains artistes musiciens burkinabè et même de la sous-région sont récompensés pour leur créativité et leur talent à l’occasion des Kundé. Ce prix qui est l’objet de convoitise des artistes est lui-même le fruit de l’effort et du talent d’un artiste plasticien qui travaille dans l’anonymat. Dieudonné Kaboré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, travaille le bois, le bronze et la pierre depuis une dizaine d’années et livre chaque année les trophées Kundé. « Pendant les trois premières éditions, les trophées étaient faits en bois et la soirée se déroulait au ciné Neerwaya. Quand les choses ont commencé à évoluer, nous avons essayé de styliser et de rendre légers les trophées en bronze », confie-t-il.
Pour transformer le bronze en admirables trophées, Dieudonné Kaboré suit tout un processus. « La réalisation des Kundé suit plusieurs étapes. D’abord il y a la réalisation de la maquette en cire et après, c’est le modelage. Après cela, nous avons l’étape de la fonte où il faut vider les moules, faire fondre le bronze à haute température puis remplacer la partie en cire par le bronze et enfin détruire le moule pour obtenir le trophée. On le nettoie avec du papier vert et d’autres produits afin de le faire briller et de faire ressortir son éclat ».
Le moins qu’on puisse dire est que le résultat semble satisfaire le commissariat général des Kundé qui, depuis la première édition, a toujours renouvelé chaque année sa confiance à M. Kaboré. Cette satisfaction de l’équipe dirigeante des Kundé, l’artiste Kaboré en est convaincu. La preuve, soutient-il, en est que cette année encore il a la charge de confectionner 20 trophées. « La confiance qui me lie à Monsieur Soré est due au fait que nous respectons les délais de confection et les critères de qualité depuis près de 20 ans. Ainsi, cette année encore nous avons la charge de la confection de 20 Kundé, à savoir 19 petits trophées et le Kundé d’or », ajoute-t-il.
Il importe de le relever, le Kundé d’or, ce Graal que rêvent de brandir la plupart des artistes musiciens de la sous-région, est aussi le fruit du travail d’un artiste qui, sait-on jamais, pourrait un jour aussi être lauréat du Kundé du meilleur artiste plasticien en raison de son immense talent.
Pema Néya (Stagiaire)
