mercredi 6 novembre 2024

Partis politiques, organisations de la société civile et syndicats : relation de copinage ou de contre-pouvoir ?

part uneLe mélange de genres entre syndicats, organisations de la société civile et partis politiques ne date pas d’hier mais remonte, en Afrique, aux luttes pour l’indépendance. Sur le continent, ces organisations jouent alors le rôle d’incubateurs, puis de tremplin pour la classe politique des futurs États africains.

Les partis politiques, les syndicats et les organisations de la société civile accordent souvent leurs violons pour une cause commune quand très souvent les partis politiques sont dans l’opposition. Il se trouve qu’une fois que les derniers cités accèdent au pouvoir, la relation entre eux et les syndicats ainsi que les OSC devient tumultueuse. Car les politiques au pouvoir tentent de récupérer les amis d’hier des syndicats et de la société civile. Ce qui fait que par complaisance, les OSC et syndicats ne sont plus dans leur rôle. Ils bénéficient souvent de certains financements de leurs amis d’hier, ce qui  peut compromettre le rôle dévolu à ceux-ci. 

En ce qui concerne les organisations syndicales, il y a une allocation de la subvention de l’Etat qui se justifie par le fait que celles-ci contribuent à inspirer, animer et contrôler les politiques des organisations populaires. Narcisse Kima précise dans son mémoire de DEA (Diplôme d'études approfondies) que les syndicats « devraient s’occuper de la mobilisation des masses pour faire avancer rapidement toutes les branches de l'économie nationale, accomplir et dépasser les plans économiques nationaux, promouvoir le progrès technique, assurer un progrès ininterrompu de la productivité pour réaliser une croissance rapide de la production industrielle et agricole et une élévation du niveau de vie matériel et culturel du peuple ».

Quant aux Organisations de la société civile (OSC), au Burkina Faso, elles poussent comme des champignons depuis la ferveur politique d’avant et d’après-insurrection. Ce foisonnement suscite des interrogations de l’opinion publique, notamment sur le mode de fonctionnement de ces structures. En d’autres termes, cela pose la problématique du financement des OSC. Et si c’est le cas, c’est bien parce que, pour la plupart, ces structures bénéficient de financements dont l’opinion ignore la source, opinion qui doute de la crédibilité de leurs actions sur le terrain.

part 2Marcel Tankoano, président du Mouvement du 21 avril 2013 (M21), qui dit défendre les intérêts du peuple, déclare : « Je vais être honnête ; ceux qui veulent créer des OSC peuvent en créer, mais que les gens sachent que les OSC ne sont pas financées. Nous menons des activités dont on a l’amour pour au moins éclairer la plupart des Burkinabè au sujet de la situation qu’ils vivent, c’est tout. Sinon croire que dans les OSC, on donne de l’argent, en tout cas, moi, au M21, je n’ai jamais reçu de financement».

Pour les Patriotes du Faso, dont Désiré Guinko est le porte-parole, «nous fonctionnons sur la base des cotisations internes. La base de la structure, ce sont les cotisations internes, c’est le sacrifice. Les uns et les autres mènent des activités socioprofessionnelles qui leur rapportent quelque chose qu’ils mettent en retour à la disposition de l’association pour qu’elle fonctionne. C’est ainsi que les associations prennent appui et commencent à monter sur la scène et que naissent les partenariats ; pas forcément seulement au Burkina Faso, on a des partenaires à l’extérieur».

Mais des inquiétudes demeurent sur les partis politiques, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, de même que sur les OSC : sont-ils là pour jouer véritablement un rôle de contre-pouvoir ou simplement pour être une caisse de résonance du pouvoir en place?

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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