De plus en plus, les aliments en conserve et les surgelés entrent dans les habitudes alimentaires des Burkinabè. La vente de ces produits s'est nettement développée au fil du temps. Appréciés par les uns et les autres, ces produits ont pourtant leur lot de défauts.
Les conserves et surgelés sont très pratiques. Mais avant toute chose, il est important de bien les choisir. Au Burkina Faso, ces produits sont bien souvent confrontés à un certain nombre de problèmes tels la conservation et les dates de péremption. Des aspects qui peuvent présenter des dangers pour le consommateur. En effet, en cas de consommation de produits périmés, le consommateur risque, entre autres, une intoxication alimentaire.
Certains petits malins qui vendent des produits surgelés ou en conserve n’ont aucun scrupule à en modifier les dates de péremption pour duper le consommateur. Cela concerne aussi bien les grandes alimentations de la place que les petits commerces. « La date de péremption constitue une garantie du produit. C’est-à-dire qu’elle garantit que jusqu'à cette date, le produit ne pose pas de problème, ou il ne développe pas de toxine ou d’autres agents pathogènes. Cela peut durer quelques semaines ou quelques mois. Mais le véritable problème, c’est qu’en Afrique beaucoup de gens falsifient les dates de péremption. Il y a eu déjà plusieurs cas. Si j’ai un conseil à donner, c’est de consommer les produits avant la date de péremption », souligne une nutritionniste.
En outre, il est recommandé au consommateur de choisir des produits qui contiennent le moins d’ingrédients, parce que des colorants et des additifs sont souvent ajoutés en grande quantité aux conserves, sans oublier le sel. « Les conserves sont souvent trop riches en sel », indique la nutritionniste Monica Rinaldi. Il faut aussi éviter de choisir les boîtes de conserve qui sont bombées.
Pour ce qui est des surgelés, de l’avis de la nutritionniste, si la chaîne de froid est respectée, ils ne posent aucun problème. Mais il ne faut surtout pas recongeler un produit décongelé. Ce qui est problématique ici avec le poisson par exemple. « J’ai déjà eu de sérieux problèmes avec le poisson. Après en avoir consommé, j’ai eu de terribles maux de ventre. Je suis donc reparti vers le vendeur de poisson pour comprendre et celui-ci m’a confié avoir des difficultés pour la conservation de son produit », nous raconte Moussa Ouédraogo.
« J’ai déjà pris du poisson, dès qu’il s’est décongelé je me suis aperçue qu’il était entièrement décomposé, j’étais obligée de le jeter. Imaginez si c’était un grilleur de poisson ! Celui-ci allait peut-être tout faire pour vendre le poisson, même dans un tel état. Pensez aux risques que peut courir le client en mangeant un tel repas ! » s’indigne Rasmata Dabré.
Au regard de la sensibilité du sujet, il est nécessaire que les autorités compétentes se penchent sur la question des produits surgelés et en conserves au risque d’une intoxication alimentaire de la population en général. On se rappelle la grande quantité de canettes de boisson saisie en 2015 pour des raisons de falsification de date de péremption.
Edwige Sanou