Les secours continuent de se mettre en place après les ravages du cyclone Idai au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi. Le PAM a commencé a déployé son aide tandis que l’UA va débloquer une aide de 350 000 dollars.
Les conséquences du cyclone Idai, qui a balayé l'Afrique australe la semaine dernière, sont très graves. Le bilan actuel fait état d’au moins 300 morts et des milliers de personnes ont dû trouver refuge sur les toits et dans les arbres. Rein qu'au Zimbabwe, une centaine de personnes ont été tuées. Mais le bilan pourrait tripler a prévenu le ministre zimbabwéen du gouvernement local July Moyo, dans des propos rapportés par l’AFP. "Il y a des corps qui flottent, certains flottent jusqu'au Mozambique", explique le ministre.
Selon diverses sources au Mozambique, plusieurs barrages menacent de céder car leur capacité approche du niveau maximum. Ainsi, le président Nyusi a demandé à ses concitoyens qui habitent à proximité de rivières de "quitter la zone pour sauver leur vie". Par ailleurs, au Mozambique et au Zimbabwe, de nombreux ponts et routes ont été emportés par les eaux compliquant les opérations de secours et l'évaluation des besoins.
Le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a reçu, ce 19 mars, à Addis-Abeba, le représentant permanent du Malawi, l’Ambassadeur Mhimango Edward Chirwa. À l'issue de cette rencontre, l’Union africaine a annoncé une aide financière et l'envoi sur place d'une mission d’évaluation.
"Le président a annoncé donc cette aide immédiate de 350 000 dollars aux trois pays (Mozambique, Zimbabwe et Malawi). Et puisque le Mozambique est le plus touché des trois pays, il va recevoir 150 000 dollars de ce fonds de secours de l'UA. Tous ces fonds vont aller à l'appui des efforts déjà déployés par les gouvernements des pays touchés et aussi la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC)", a expliqué à la DW, Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l’UA.
Sur le terrain, les ONG et l'ONU poursuivent leurs opérations en vue de venir en aide aux sinistrés du cyclone. Beaucoup semblent même débordés. Selon la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, "c'est la pire crise humanitaire dans l'histoire récente du Mozambique".
"Quand on marche dans les rues de Beira, c'est une scène presque apocalyptique. On a amené des biscuits à haute valeur énergétique qui sont l'équivalent d'un repas qu'on distribue aux personnes qui sont coincées dans les zones inondées et qui n'ont pas mangé depuis plusieurs jours. On a amené des médicaments, des couvertures, de l'eau et tout ce qui est nécessaire pour venir en aide aux populations", témoigne Deborah Nguyen, la chargée de communication du Programme alimentaire mondiale à Beira, la deuxième ville du Mozambique, dévastée par le cyclone.
L'Organisation des Nations unies a annoncé mercredi qu'elle lancerait un appel aux dons "important" à destination de ses membres. Mais les populations de Beira n’en ont pas fini avec ce désastre. Des vagues de huit mètres de haut sont attendues dans cette région de Beira située dans le centre du Mozambique, a prévenu le président mozambicain Filipe Nyusi.
Le Mozambique est un habitué de ce type de cataclysme naturel. En février et mars 2000, il avait déjà été frappé par des inondations meurtrières. Bilan de cette catastrophe : environ 800 morts, au moins 50.000 sans-abri et affecté environ deux millions de personnes sur une population de 17 millions.
Source : https://www.dw.com/fr/cyclone-idai-des-besoins-en-secours-sans-pr%C3%A9c%C3%A9dent/a-47996692