Les démêlés entre frères et sœurs font partie du quotidien de la vie familiale. S'il est inconcevable que des enfants d’une même fratrie vivent ensemble sans se chamailler, il n’en demeure pas moins que certaines tensions s'avèrent difficiles à vivre tant pour les enfants que pour les parents. Que faire alors en sa qualité de parent pour arriver à gérer les conflits lorsqu’ils surviennent, mais surtout comment les prévenir ?
Gérer les conflits entre frères et sœurs est une tâche quasi quotidienne pour les parents. Pour ce faire, de nombreuses solutions existent. Face à un conflit latent, chaque parent y va de sa méthode pour ramener l’entente entre ses rejetons. Certains misent sur l’autorité, d’autres sur la communication. De l’avis d’Eugénie Yaméogo, mère de cinq enfants, « il faut amener le petit frère à se rendre compte qu’il est le plus jeune et qu’il doit faire des concessions avec son aîné, amener l’aîné aussi à se dire que bien qu’il soit le premier-né, il doit prendre en compte les avis de son cadet, vu qu’ils n’ont pas la même façon de voir les choses en raison de leur âge. Surtout, il faut éviter la violence autant que possible. Par exemple, veiller à ce que les enfants n’en viennent pas aux mains. Et si malgré tout cela arrive, séparer les protagonistes et amener le plus grand à comprendre que ce n’est pas forcément par la violence, même si c’est le plus jeune qui l’a agressé, que doit être résolu un différend. Il faut les amener à éviter de recourir à la violence».
Ursula Ouédraogo, mère de trois enfants, semble avoir trouvé la solution idéale pour ramener ses mômes à la raison. « Avant, quand les enfants se frappaient, je ne cherchais pas à savoir lequel d’entre eux avait raison ou tort, je les punissais tous en les mettant à genoux, quelquefois même je les frappais mais une tante me l’a déconseillé. A présent lorsque survient un conflit, je ne les punis plus, je leur parle et j’essaye de les raisonner en leur faisant comprendre qu’il n’est pas bon de se disputer entre frère et sœur au point de se frapper. Et j’essaye de les amener au dialogue lorsque l’un offense l’autre. J’ai l’habitude de dire à la plus grande que c’est son rôle de protéger les plus petits et que si elle-même les frappe, qui va les protéger ? » confie-t-elle.
Mathias Sawadogo, éducateur, conseille aux parents, face à un conflit, d’éviter que leur intervention soit mal perçue parce qu’ils auraient pris parti pour l'un des enfants ou tranché d'une façon perçue comme injuste par l'un des deux, voire par les deux enfants à la fois. Il suggère aussi aux géniteurs de se garder de porter un jugement de valeur sur leurs enfants ou de les blâmer. Et d’ajouter qu’il faut plutôt jouer un rôle de facilitateur pour apaiser les tensions entre frères et sœurs et les aider à communiquer entre eux. Les conflits sont tous différents. Il faut donc prendre le temps de comprendre chaque situation afin de la gérer au mieux.
Il est bien de pouvoir gérer les conflits entre les enfants, mais il est encore mieux de les prévenir. C’est pourquoi Mathias Sawadogo invite les parents à être des exemples pour leurs enfants. « Si vous, parents, avez l’habitude de régler vos conflits par la violence, vous ne pouvez pas empêcher les enfants de se frapper à leur tour. Les enfants sont très observateurs, ils regardent ce que font les parents et les imitent ». C’est donc le comportement des parents entre eux et vis-à-vis de leurs enfants qui va amener ceux-ci à opter pour la force de l’argument et non pour l’argument de la force en cas de conflit. C’est aux géniteurs d’enseigner la non-violence aux enfants, selon l’éducateur.
Armelle Ouédraogo (Stagiaire)