En Côte d'Ivoire, les femmes règnent sur le marché du traitement du poisson, du mareyage à la commercialisation. Reportage sur des métiers pénibles.
Les métiers liés au poisson sont pénibles et ont mauvaise réputation mais ils permettent à de nombreuses femmes d'acquérir une autonomie financière, en Côte d'Ivoire.
Secteur de la pêche au féminin
En Côte d'Ivoire, les femmes sont présentes à toutes les étapes après la pêche du poisson, elles contribuent de manière essentielle à ce que les pertes soient réduites.
Mais dans les médias du pays, le travail des femmes est souvent présenté comme un fardeau pour celles-ci.
Fierté et autonomie
Cette image est pourtant loin de la réalité, comme le confie Jeannette, mareyeuse au marché d'Abobo, qui déclare : "Je ne me plains pas de la manière dont je travaille, ce que je fais me rend fière. Je ne me soucie pas de ceux qui se croient au-dessus de moi. Tout ce qui m'importe, c'est que ce métier que j'aime me permette de me prendre en charge et d'obtenir ce que je souhaite. Grâce à ce commerce, j'ai pu scolariser mes enfants. Ma famille est fière de moi."
Martine, fumeuse au marché de Yopougon Santé, se rappelle la perte de son mari, un élément déclencheur : "Ça a été un événement triste pour moi et mes enfants, mais ça m'a rendue autonome car j'ai dû m'occuper seule de mes trois enfants. Mon travail de fumeuse m'a même permis d'envoyer les enfants à l'école."
Un récent projet de reportages photos conduit par l'Union des sociétés coopératives des femmes de la pêche et assimilées de Côte d'Ivoire donne une autre vision de la situation.
Grâce à leur travail de fumeuses de poisson ou de détaillantes, les femmes deviennent autonomes et peuvent subvenir aux besoins de leurs enfants et de leur famille.
Soutien de la Fondation allemande Friedrich Ebert
Thilo Schöne, directeur de la Friedrich Ebert Stiftung, qui soutient le travail de ces femmes depuis un an, se félicite de cette initiative.
"Notre partenariat a montré qu'elles sont fières de leur métier. Elles ne sont pas seulement victimes mais elles assument leur travail. Ce sont elles qui financent les pêcheurs, les hommes. Elles sont les plus importantes dans le domaine de la pêche qui nourrit une grande majorité des Ivoiriens."
À l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, cette initiative montre qu'encourager l'activité économique des femmes en Afrique leur permet de devenir des acteurs à part entière du développement.
Source : https://www.dw.com/fr/les-femmes-et-le-poisson-en-c%C3%B4te-divoire/a-47815959