jeudi 21 novembre 2024

5e sommet ordinaire du G5 Sahel : « C’est déjà un premier pas de penser au G5 Sahel, qui peut être un début de solution », Justin Zongo, agent de l’Etat

meet unePlacé sous le thème « Sécurité et développement », le 5e sommet du G5 Sahel, qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, se tient ce mardi 05 février 2019 dans la capitale burkinabè. Les cinq chefs d’Etat entendent redoubler d’effort et réorienter certaines actions pour une véritable croisade contre l’hydre terroriste. Pour savoir la perception que la population a de cette organisation sous-régionale, Radars Info Burkina a tendu son micro à certains Ouagalais.

Daouda Kinda, journaliste : « On ne peut pas dire que le G5 Sahel est la solution à la lutte engagée par nos États contre le terrorisme. Il est un instrument qui, à mon sens, permettra à nos différents États membres de coordonner leurs actions et de mutualiser leurs efforts dans cette lutte. Mais il va falloir que nos armées elles-mêmes soient compétentes et capables de faire face à la menace avant que le G5 Sahel vienne aider à endiguer le phénomène. Pour ce kindfaire, les FDS doivent être efficacement formées et dotées de matériel de dernière génération. Depuis longtemps, nous attendons l'opérationnalisation de la force du G5 Sahel, mais jusqu'à présent nous ne voyons rien venir. Nous espérons que la rencontre qui se tient à Ouagadougou va permettre d'accélérer les choses. »

Nelson Bandaogo, juriste : « Je ne suis pas un partisan du G5 Sahel. À mon humble avis, d'abord il pourrait mettre à mal l'intégration réussie de la CEDEAO. Ensuite, son mécanisme de financement pose un sérieux problème décisionnel des bandÉtats concernés qui sont liés à la France. L’Hexagone exige que les armes soient achetées à son niveau, parce que c'est lui qui est l'initiatrice et détentrice des fonds de ce G5. En plus, j'ai l'impression que l'approche utilisée par le G5 est majoritairement militaire, pourtant la lutte doit être holistique.  Avec une arme on tue un terroriste, mais pas le terrorisme. Enfin, ces  pays n'ont pas donné le droit de poursuite dans les limites de leurs frontières. A titre illustratif, le Burkina ne peut pas poursuivre des terroristes sur le territoire malien. Il faudra harmoniser les législations en matière de répression du terrorisme. »

kamAlfred Kam, journaliste : « Vu les objectifs et les fondements, j'y crois. Cependant je reste sceptique quant à la bonne volonté des chefs d'État de s'engager fortement pour des actions concrètes. Je fais allusion à la politisation du G5. »

Justin Zongo, agent de l’Etat : « Je pense que l’instauration d’un dispositif comme le G5 Sahel est bien pour pouvoir traiter des questions comme le terrorisme, qui a une dimension spatiale très diverse. Au vu de la dimension du risque en question, il doit être traité de manière systématique et intégrer les pays concernés. Le souci dans cette approche demeure la non-implication de certains pays plus au Nord. En outre, la question ne devrait pas être traitée que sur le plan sécuritaire, mais intégrer une dimension économique et sociale. Les jeunes qui sont enrôlés dans les groupes terroristes aussi n’ont certainement pas un tissu économique et social bien ficelé. Toutefois c’est déjà un premier pas de penser au G5 Sahel, qui peut être un début de solution. C’est donc une année importante pour cette institution et pour le Burkina qui doit en assurer le leadership. Comme attentes, on espère que le G5 Sahel permettra une opérationnalisation et une harmonisation de la gestion des interventions dans le Sahel. On espère aussi que nos soldats seront mieux outillés pour les interventions sur le terrain. »

Propos recueillis par Edwige Sanou

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