Par un arrêté interministériel, datant du 18 janvier 2018, le gouvernement burkinabè a décidé de l’interdiction provisoire de l’importation et de la vente de poissons tilapia sur l’ensemble du territoire national. Il faut préciser qu’il s’agit des tilapias en provenance de la Colombie, de l’Equateur, de l’Egypte, d’Israël et de la Thaïlande.
Après la République démocratique du Congo (RDC), en mi-août, le Bénin, le 28 août et la Côte d’ivoire en début septembre 2017, c’est au tour du Burkina Faso, d’interdire temporairement l’importation et la commercialisation de tilapias en provenance de cinq (5) pays. Il s’agit de la Colombie, de l’Equateur, de l’Egypte, d’Israël et de la Thaïlande. Selon la Direction générale des ressources halieutiques que nous avons jointe au téléphone, cette interdiction a un caractère préventif et dissuasif. Pour le moment, apprend-on, le Burkina Faso n’importe pas de poissons de ces pays. Cette interdiction a essentiellement pour objectif de protéger les tilapias sauvages et d’élevage, présents dans les eaux burkinabè, de la propagation du virus de lac du tilapia (TiLV).
La maladie chez les tilapias dont il est question est causée par un virus ‘’Tilpia Lake Virus’’ (TiLV) encore appelé ‘’virus du Lac tilapia’’. Selon la FAO, elle peut causer une mortalité pouvant atteindre 90% chez cette espèce de poisson. Cette maladie, même si elle entraîne une forte mortalité chez les tilapias, ne se transmet pas à l’homme, car ce n’est pas une zoonose, précise la FAO.
La Chine, premier producteur au monde de ce poisson, est aussi le principal fournisseur du Burkina Faso. Mais pour l’instant, ni la Chine, ni la production locale ne sont touchées par le virus, rassure la direction générale des ressources halieutiques. Aussi, insiste-t-elle sur le fait que l’interdiction ne concerne pas pour le moment la consommation. Les Burkinabè malgré donc cette interdiction, ne doivent pas changer leur habitude alimentaire.
Cette mesure sanitaire et préventive survient un peu plus de neuf (9) mois après l’alerte lancée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la présence du virus TiLV ; un virus mortel qui infecte le tilapia, un des poissons les plus apprécié et consommé au Burkina Faso et dans le monde.
L’arrêté stipule que conformément aux dispositions relatives à la police zoosanitaire, tout contrevenant verrait la saisie et la destruction de ses produits, mais sans préjudice des poursuites et sanctions comme le prévoit la réglementation en vigueur au Burkina Faso.
En rappel, le tilapia est un poisson d’eau douce, une sorte de carpe tropicale. Sa croissance rapide et sa résistance en font un excellent poisson d’élevage. C’est pourquoi, il est plébiscité dans de nombreux élevages piscicoles d’Afrique, en l’occurrence au Burkina Faso, où la demande en poissons est forte en dépit du fait que le pays n’a pas de débouchée maritime.
Outre cette contamination au virus TiLV, le poisson importé a toujours posé, un problème de sécurité alimentaire, car sa conservation est faite à base de produits chimiques qui ne sont pas sans conséquences sur la santé humaine.
Candys Solange PILABRE/ YARO