Le Burkina Faso est un pays très majoritairement agricole. Le secteur primaire, constitué par l'agriculture et l'élevage emploie presque toute la population rurale et une partie importante de la population urbaine. Plus de 80% des Burkinabè travaillent dans le secteur primaire. Il contribue à hauteur de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) du Faso. Cependant, pratiquer en ville cette activité porteuse au Burkina Faso, peut être un frein au bien-être des riverains.
L’agriculture urbaine est notamment pratiquée par des agriculteurs qui ont perdu la majorité de leurs terres agricoles du fait de l’urbanisation et qui continuent à produire de manière intensive sur des parcelles situées dans des zones non bâties. Ce qui fait que de plus en plus, les citadins aussi se lancent dans cette activité. L’agriculture citadine peut se cantonner aux abords des maisons, au bord des rues. Pourtant, au Burkina Faso selon l’article 39 de la LOI N° 022-2005/AN PORTANT CODE DE L’HYGIENE PUBLIQUE AU BURKINA FASO, l’élevage des animaux et l’agriculture en zone urbaine aménagée est interdit, sauf dans les lieux prévus à cet effet. Mais, fort est de constater que cette interdiction n’est pas respectée.
Notons que cette activité n’est pas sans conséquences sur la vie des riverains. L’agriculture urbaine peut constituer une menace majeure pour la santé, à travers l’incidence accrue du paludisme, causée par l’irrigation, l’empoisonnement aux pesticides. En effet, l’agriculture en ville favorise les moustiques dans les lieux d’habitation, sachant bien qu’ils sont les principaux vecteurs du paludisme et de la dengue. Pourtant, c’est un secret de Polichinelle, ces deux maladies mortelles font des milliers de victimes chaque année au Burkina Faso. Le paludisme est une maladie qui dispute le haut du tableau de la mortalité au Burkina. La Dengue quant à elle, est une forme, qui à peu près les mêmes symptômes que le paludisme, mais elle est plus foudroyante que lui.
Les activités agricoles, en raison de la façon dont elles sont exercées peuvent être génératrices de pollutions pour l’environnement et de nuisance pour les riverains, dans la mesure où l’utilisation des pesticides dans les zones d’habitations, peut s’avérer dangereuse pour la santé des riverains, avec un risque élevé d’empoisonnement.
Autre conséquence de l’agriculture urbaine, c’est l’insécurité des riverains. En effet, l'essentiel de l'alimentation du Burkinabè est composé de céréales tels le mil, le maïs, le sorgho. Un champ de ces cultures en plein quartier peut constituer un véritable danger pour les riverains en ce sens qu’ils peuvent servir de refuges pour les bandits.
Edwige SANOU