Le parc urbain Bangr-weogo, situé en plein cœur de la capitale burkinabè, est classé depuis 1936. Si son histoire est liée à la présence d’un cours d’eau qui le traversait, un barrage est construit à proximité et un déversoir permet à l’eau de continuer de traverser le parc en s’écoulant. Une grande quantité d’eau traverse actuellement la forêt. Radars Info Burkina a rencontré Pascal Rouamba, directeur des Aménagements paysagers et de la Gestion des parcs (DAPGP) de la commune de Ouagadougou, pour savoir l’impact des eaux du déversoir sur la faune et la flore.
«Initialement, il y avait un cours d’eau principal. Il a été endigué pour créer le lac du barrage. Ce cours d’eau était en parfait équilibre avec l’écosystème qu’il alimentait. Les animaux et les végétaux qui existaient ici avant le classement en 1936 et jusqu’au classement étaient un écosystème entier complet», indique d’abord Pascal Rouamba.
Par la suite, un barrage a été construit à proximité du parc. Un déversoir permet au cours d’eau de se maintenir et de continuer à déverser les eaux en surplus à partir de la digue. Si le cours d’eau naturel était en équilibre avec l’écosystème, ce n’est pas le cas actuellement de l’incidence des eaux à travers le déversoir.
«Une grande quantité d’eau utilise l’ancien lit du cours d’eau initial. Cette importante quantité d’eau a impacté l’habitat de cette faune et de cette flore. En plus du déversoir, les eaux de caniveaux aboutissent au niveau de cette forêt. Un trop-plein d’eau et le phénomène d’ensablement font que l’eau n’est plus contenue dans son lit initial. L’eau sort de son lit initial et occupe toute la forêt. Donc nous avons toute la forêt qui est noyée sous un plan d’eau », explique le spécialiste.
La conséquence est que les espèces animales et végétales qui s’étaient accoutumées à un habitat particulier où une quantité d’eau s’écoulait normalement n’arrivent plus à résister à cet excès d’eau souvent toute l’année.
«Comme ces espèces n’arrivent pas à survire à l’excès d’eau durant toute l’année, il y a des endroits où beaucoup d’arbres sont morts. Il en est de même pour les animaux. La grande inondation de septembre 2009 a emporté un certain nombre d’animaux, notamment des lièvres, des reptiles (les crocodiles dont la densité a fortement baissé après les inondations) et des antilopes », fait-il savoir.
Selon lui, à un moment donné le lit du cours d’eau a été retracé en l’approfondissant pour lui donner son régime initial. Malheureusement, avec les quantités d’eau qui arrivent chaque année, c’est l’ensablement presque immédiatement après.
La solution serait de permettre aux eaux de s’écouler normalement à partir du déversoir et de sortir du parc sans stagner.
A en croire Pascal Rouamba, il y a un projet de canaux d’évacuation des eaux pluviales venant des différents quartiers environnants qui ne vont plus passer par le parc.
Aly Tinto (Stagiaire)