L’éducation environnementale et à l’écocitoyenneté fait défaut dans les habitudes des Burkinabè. Malgré les multiples sensibilisations et la répression par moments, cette valeur est foulée aux pieds par les citoyens. Nombreux sont ceux qui pensent qu’elle pourrait être mieux assimilée si elle était inculquée dès la base.
Le problème environnemental demeure au Burkina Faso un véritable casse-tête pour les acteurs du domaine en ce sens que malgré des années de lutte, la population rechigne à adopter des comportements écocitoyens. Ce qui compromet naturellement le développement durable au pays des hommes intègres. Pour certains, une protection efficace de l’environnement passe indispensablement par l’éducation environnementale et à l’écocitoyenneté et ce, à tous les niveaux. En effet, l’éducation à l’environnement et au développement durable vise à diffuser des connaissances et des valeurs, à promouvoir des comportements et à développer des compétences nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention et à la résolution des problèmes liés à la vie humaine dans l’environnement et au maintien (ou à la restauration) de la qualité de l’environnement.
De l’avis de Mme Kabore, éducatrice, une société en transformation ne peut se passer de la créativité et de l’engagement des jeunes. Inculquer les valeurs de base relatives à la protection de l’environnement aux enfants est très important et pourrait contribuer grandement à la lutte pour la protection de l’environnement. L’enfant assimile assez vite et a tendance à mettre en pratique ce qu’on lui apprend. « A notre niveau, on apprend aux enfants à recycler les ordures. Nous avons également notre petit jardin potager. On apprend aux enfants déjà dès le bas âge comment bien s’occuper d’une plante, les bons gestes pour la protection de l’environnement, etc. », souligne-t-elle. L’éducation environnementale et à l’écocitoyenneté en milieu scolaire pourrait donc induire un changement de mentalités. « Nous avons été félicités à plusieurs reprises par des parents qui ont été interpellés par leurs enfants sur le recyclage des ordures », indique Mme Kaboré.
Même si certaines écoles initient cette éducation environnementale et à l’écocitoyenneté, toute chose qu’il faut saluer, l’implication des parents n’est pas dénuée d’intérêt. « Si en plus des notions de base de l’école l’enfant bénéficie d’un suivi à la maison dans ce sens ; par exemple, s’il voit les parents adopter des comportements responsables vis-à-vis de l’environnement, il deviendra à son tour un défenseur de l’environnement », conclut-elle.
Toutefois, il faut savoir que l’éducation environnementale et à l’écocitoyenneté ne concerne pas que les enfants ; elle est aussi valable pour les parents en ce sens qu’elle passe par la prise de conscience collective de la protection de l’environnement et de la valorisation des composantes de l’environnement.
Edwige Sanou