Même si l’Union africaine a réagi à la proclamation très controversée des résultats des élections en RDC, le reste de la communauté internationale hésite à dénoncer la fraude, redoutant de plonger le pays dans le chaos.
Le silence et l'indécision de la communauté internationale pourraient s'expliquer par le fait que le départ de Joseph Kabila est déjà, en soi, un résultat considéré comme positif.
Les capitales occidentales semblent prêtes à se contenter de cette transition démocratique, même si elle demeure relative.
En effet, la victoire d'un opposant à la présidentielle réduit la pression sur Kinshasa - même si la France, la Belgique et la SADC ont demandé le recomptage des voix.
Hésitation de la communauté internationale
Le Conseil de sécurité de l'ONU semble aussi considérer cette transition politique comme acceptable, si imparfaite soit-elle.
C'est ce que pense Janosch Kullenberg, spécialiste de la RDC et des questions de maintien de la paix de l'ONU, à l'Institut international des études stratégiques de Brême, en Allemagne.
"C'est le Conseil de sécurité qui est très important à cet égard mais aussi la Russie et la Chine. Donc, c'est une situation qui n'est pas facile à résoudre, même si la France et la Belgique ont protesté plus fortement", a déclaré Janosch Kullenberg.
En RDC, en dépit de quelques voix qui s'élèvent au sein des organisations indépendantes de la société civile, la population congolaise semble pour l'instant accepter la victoire de Felix Tshisekedi, selon certains observateurs.
Où sont Bemba et Katumbi ?
Les soutiens de Martin Fayulu - à savoir Moïse Katumbi et Jean Pierre Bemba -n'ont fait aucune déclaration publique depuis l'annonce des résultats. Mais ils sont toujours à la manœuvre pour sauver leur candidat.
C'est ce qu'explique Andrien Poussou, ancien ministre centrafricain de l'Information : "Katumbi a fait une tournée en Afrique. C'est d'ailleurs Moïse Katumbi qui est à l'origine des fuites des résultats de la présidentielle qui donnent Matin Fayulu vainqueur de la présidentielle" .
Le 17 janvier à Addis Abeba, une réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation panafricaine s’est tenue autour de la crise post-électorale en RDC.
Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a tenu un langage étonnamment offensif en reconnaissant que de "sérieux doutes" pesaient sur les résultats de l'élection présidentielle du 30 décembre dernier.
Mais il est encore trop tôt pour en conclure que l'UA est décidée à accroître la pression pour faire la clarté sur les soupçons de fraude massive.
Source : https://www.dw.com/fr/la-communaut%C3%A9-internationale-h%C3%A9site-%C3%A0-prendre-position-en-rdc/a-47131940