jeudi 21 novembre 2024

Histoire politique du Burkina : Le président Jean Baptiste Ouédraogo livre sa « part de vérité »

mapart uneIl aura fallu quarante ans au président du Conseil du salut du peuple (CSP) pour dire sa part de vérité sur cette partie de l’histoire du Burkina Faso. Quarante années au cours desquelles Jean Baptiste Ouédraogo s’est gardé de se prononcer, par devoir de réserve non seulement, mais aussi parce qu’il avait besoin de temps afin de pouvoir restituer certaines vérités qui ont été, selon lui, tues et consciemment cachées. A travers son ouvrage « Ma part de vérité », dont la dédicace a été faite ce jour 25 janvier 2020, celui qui se dit convaincu d’avoir été utilisé par les révolutionnaires d’août 1983 espère donc rétablir l’histoire « travestie » par la révolution burkinabè. Il espère que cet écrit servira de référence aux chercheurs, aux étudiants mais aussi aux jeunes qui s’intéressent aux réalités historiques de notre pays.

« Ma part de vérité » n’est en aucun cas un règlement de compte, selon son auteur. C’est un ouvrage qui se place sous l’angle de l’histoire dont « l’objectif aussi est de dévoiler la vérité même si elle irrite, choque, blesse et fait mal à une certaine opinion », a affirmé l’auteur. Jean Baptiste Ouédraogo ajoute que par cet essai, il entend apporter un autre son de cloche à ce qui est largement partagé non seulement à travers les livres d’histoire, mais aussi les écrits et ouvrages traitant de la révolution burkinabè.mapart 2 Cette révolution qui selon l’auteur contenait plus d’ivraie que de bon grain, du bien mais surtout du mal, des héros mais aussi des victimes. Ces écrits, en plus de consacrer Thomas Sankara comme le héros de cette révolution, l’ont sacralisé icône africaine de la révolution. « Un sacre qui lui sied à merveille dans la mesure où il a su lui-même se le construire car chacun de ses gestes, parole et acte était prémédité, étudié et calculé ; rien n’était laissé au hasard ». Le président du CSP renversé par la révolution, compte bien, avec sa part de vérité, rompre la dictature du mensonge et rappeler que le père de la révolution, Thomas Sankara, « était un homme quelles que soient les qualités qui l’habitaient. Il n’était ni ange ni démon ». Il rassure toutefois que l’honneur de Thomas Sankara est sain et sauf dans cet essai et qu’il sortira de cet exercice sans tache ni ride. 

Pour le préfacier, Domba Jean Marc Palm, l’œuvre du président Jean Baptiste Ouédraogo est une sorte de mémoire d’un ancien chef d’Etat qui permet de connaître une autre version des évènements que le Burkina Faso a connus, contribuant ainsi à une meilleure appropriation de l’histoire. « L’ouvrage servira à soutenir la manière la plus utile notre quête collective des meilleures armes pour construire un Burkina de bonne gouvernance, de justice sociale, de solidarité et de liberté », a affirmé le professeur d’histoire.

 Le tome II de l’ouvrage, qui paraîtra bientôt, s’inscrira dans la continuité du tome I.

Armelle Ouédraogo

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