En sa séance ordinaire de ce mercredi, le Conseil des ministres s’est penché sur la situation des déplacés internes. Des mesures sécuritaires et humanitaires ont été prises pour permettre leur retour à leurs lieux de résidence. Pour les élèves dans cette situation, tout sera mis en œuvre pour que l’année scolaire 2019-2020 ne soit pas perdue. C’est ce qu’a assuré la ministre Laurence Marchal Ilboudo.
Selon Siméon Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, le Conseil des ministres a donné des instructions pour que des mesures soient prises afin de fixer les populations dans leurs localités de résidence. Ainsi, pour tous les déplacés des mesures sont prévues pour qu’ils retournent dans leurs localités en toute quiétude étant donné que la saison pluvieuse arrive à sa fin et qu’ils ont leurs champs, leurs animaux et leurs biens à préserver.
Sur le plan social, avec la psychose qui s’est installée au sein de la population, le conseil a donné des instructions aux responsables au niveau des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales pour que la population puisse être encadrée afin que la sérénité revienne dans ces localités. Car actuellement elles sont en proie à la désinformation sur les réseaux sociaux, de sorte qu'à la moindre rumeur d’une attaque, certains villages se vident de leurs habitants, selon Siméon Sawadogo.
En plus de cela, il a annoncé qu’il y a des actions de résilience qui sont en train d’être menées pour résoudre ces problèmes. Et d’ajouter que le gouvernement invite les populations au calme et à la retenue. Car même si la situation est difficile, il n'y a pas lieu de désespérer. A cet effet, selon Siméon Sawadogo, le gouvernement demande à la presse et aux différents responsables des circonscriptions administratives ainsi qu'à ceux des collectivités territoriales de jouer chacun la partition qui est la sienne.
A sa suite, Laurence Marchal Ilboudo a déclaré que pour les récentes attaques perpétrées dans la province du Bam, le ministère a engagé 50 agents recenseurs dans ces zones pour savoir le nombre de déplacés. Une opération de distribution de vivres et de couvertures a déjà été lancée pour parer au plus urgent. Elle a aussi indiqué que le Conseil des ministres tient à faire une mention spéciale aux populations de Kongoussi qui ont fait preuve de solidarité en accueillant de manière volontaire et spontanée les déplacés dans leurs différentes familles. En matière de réponse urgente, 200 tonnes de vivres ont été mobilisées pour les personnes déplacées enregistrées à la date du 1er octobre, à savoir 10 484 âmes. Selon la ministre de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale, ce chiffre correspond à 50 ou 60% des déplacés. Mais elle assure que des équipes sont à pied d’œuvre pour que tous les déplacés soient enregistrés au niveau du Bam. Pour le Lorum, elle a précisé que la situation s’est un peu plus stabilisée. Selon le recensement, le nombre de déplacés est de 2024 personnes pour les quatre communes de ladite province. En raison de la rentrée scolaire, des sites d’accueil dans ces provinces seront aménagés pour désengorger les écoles d’ici fin octobre - début novembre. Plus de 300 tonnes de vivres ont été mobilisées dans ces zones et cela sera renforcé. Pour ce qui est de la question des élèves déplacés internes, la ministre assure qu’en collaboration avec les autres ministères, des mesures seront prises pour que les enfants ayant l’âge d’aller à l’école et ceux qui y sont déjà puissent sans problème entamer cette année scolaire.
Les décrets adoptés par le Conseil
Selon le ministre Rémis Fulgance Dandjinou, au titre du Ministère de l'Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), le conseil a adopté une ordonnance portant codification de ratification de la convention de crédit pour le financement de la première phase du backbone national de communication. Ce projet vise à connecter tous les chefs-lieux des régions et les zones frontalières, afin d’avoir cette infrastructure capable de porter cette économie numérique. Cette phase va concerner 2001 km de fibre optique qui vont relier 45 communes et 7 chefs-lieux de régions. Le coût de l’investissement est de 65 milliards de francs CFA dont plus de 55 milliards 426 millions couverts par cet emprunt et 9 milliards 781 couverts par le budget de l’Etat. Tout le programme se chiffre à 323 milliards de francs CFA et il s’étale sur 5 ans.
Au titre du même ministère, le conseil a adopté la création d’un compte unique du Trésor public. Ce compte est un instrument moderne visant à améliorer la gestion de la trésorerie de l’Etat. Ce compte est ouvert au niveau de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et sa mise en œuvre se fera de manière progressive, eu égard aux engagements pris par l’Etat burkinabè à travers les directives de l’UEMOA, selon le porte-parole du gouvernement.
Au titre du ministère des Infrastructures, ont été prises un certain nombre de décisions. Il s’agit de l’attribution d'un marché de travaux d’entretien périodique routier en terre. Pour cette phase, sept marchés ont été acceptés. Le coût total de ces travaux est de sept milliards 700 millions 655 mille 57 F CFA. Et le délai d’exécution est compris entre 7 et 10 mois maximum.
Au titre du ministère de la Femme et de l’Action humanitaire, le conseil a adopté l’initiation d’ouverture d’une école de formation en travail social. Pour Rémis Fulgance Dandjinou, c’est un secteur qui de plus en plus est ouvert au privé et il est important que l’Etat régule l’ouverture de ces établissements. Jusqu’à présent, aucun texte n’encadrait la création de ces écoles et ce décret vient combler ce vide.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné