Le 5 août 1960, la Haute-Volta, actuel Burkina Faso, accédait à l’indépendance. Retour sur les différents moments qui ont marqué le pays des hommes intègres dans sa marche vers l’accession à la souveraineté nationale.
Constituée en 1919, la colonie de Haute-Volta comprenait sept cercles : Ouagadougou, le chef-lieu, Gaoua, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Dori, Say et Fada N’Gourma. Convoitée par les colonies voisines du fait de la main-d’œuvre importante dont elle regorgeait et n’ayant aucun accès à la mer, la Haute-Volta est morcelée en septembre 1932 et répartie entre le Soudan français (actuel Mali), la Côte d’Ivoire et le Niger, en dépit des protestations du Mogho Naaba. Elle sera finalement reconstituée en 1947.
La création de nouvelles infrastructures politiques contribue à associer les autochtones à la gestion du territoire. Les premiers conseils municipaux sont élus, ainsi qu’une Assemblée territoriale ; des représentants sont envoyés auprès du Parlement métropolitain (à l’Assemblée nationale : Gérard Ouédraogo, Joseph Conombo, Nazi Boni, Henri Guissou, Mamadou Ouédraogo), de l’Assemblée de l’Union française et du Grand Conseil de l’AOF. Le 31 mars 1957, la nouvelle Assemblée territoriale est élue au suffrage universel, et désigne un gouvernement de douze membres. Ouezzin Coulibaly, député de Côte d’Ivoire mais originaire de Haute-Volta, est élu vice-président, puis président de ce gouvernement, mais meurt le 7 septembre 1958. Maurice Yaméogo, soutenu par Félix Houphouët-Boigny et l’UDV (Union démocratique voltaïque), lui succède.
La Communauté française, proposée par référendum le 28 septembre 1958, est acceptée par 99,5 % des votants et 75 % des inscrits. Le 11 décembre de la même année, la République voltaïque est proclamée et adhère aussitôt à la Communauté. En 1959, la République devient autonome et se retire dès le mois de mars du projet de Fédération du Mali qui réunissait la Haute-Volta, le Soudan français, le Dahomey et le Sénégal.
L’Assemblée territoriale de 1957 devient Assemblée constituante et élabore une Constitution, adoptée par référendum le 15 mars 1958. Les électeurs de l’est du pays approuvent majoritairement le projet, tandis que ceux de l’Ouest, plus intéressés par le projet de fédération, sont plus nombreux à voter « non ».
Aux élections législatives du 19 avril 1959, le Rassemblement démocratique africain (RDA) arrive très largement en tête avec 70 % des suffrages et occupe 65 des 75 sièges de l’Assemblée puis 71 à la suite de désistements : le PRA, très minoritaire, disparaît peu après. Le sénateur Begnon Koné est élu président de l’Assemblée et Maurice Yaméogo, qui avait succédé à Ouezzin Coulibaly à la tête du gouvernement, devient président du Conseil des ministres. Après une période de relative instabilité, l’autorité de l’État est peu à peu rétablie. Yaméogo renforce son autorité en étant élu à la tête du Rassemblement démocratique africain le 30 décembre 1959. Le 5 août 1960, la Haute-Volta obtient l’indépendance, proclamée par le président Maurice Yaméogo.
Après l’indépendance, la date du 11 décembre a été privilégiée pour divers motifs : éviter que la fête soit gâchée par la pluie du mois d’août et les travaux champêtres, sans oublier les élèves dont on a besoin pour le défilé sont en vacances en août.
Conformément à la célébration tournante du 11-Décembre, c’est la ville de Tenkodogo dans la région du Centre-Est qui accueillera les festivités.
Radars Info Burkina