Prévu pour se dérouler avant fin avril dernier, c’est finalement le lundi 15 juillet qu’a débuté le dialogue politique au Burkina Faso. A ce rendez-vous réunissant autour d’une même table la majorité présidentielle et l’opposition politique, figurent à l’ordre du jour plusieurs points de la vie politique et sociale du pays des hommes intègres.
« Notre pays traverse des difficultés. Et pour affronter ces difficultés, il est bon que l’ensemble de la classe politique puisse non seulement, de façon consensuelle, identifier les problèmes mais aussi s’asseoir pour échanger autour de ces questions », a suggéré Zéphirin Diabré au sortir de la rencontre entre le CFOP et le représentant du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies en Afrique de l’Ouest en février dernier. Fort heureusement, le dialogue souhaité a commencé le lundi 15 juillet dernier.
Pour Bindi Ouoba, porte-parole du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), à cette rencontre, les différentes parties prenantes devraient dépasser les clivages et les intérêts égoïstes et personnels pour privilégier l’intérêt supérieur. Car, fait-il remarquer, le Burkina est confronté à une situation sécuritaire marquée par l’invasion de l’hydre terroriste.
De l’avis de l’opposition politique, qui s’est exprimée par la voix du secrétaire général de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), « le nouveau Code électoral n’ayant pas été accepté par l’opposition au même titre que la majorité, il devra être sur la table de discussion ». Il ajoute que la question de la gouvernance politique devra figurer au nombre des points inscrits à l’ordre du jour afin qu’une ligne directrice soit trouvée pour la conduite des affaires du pays.
Considérant que de manière générale en Afrique les élections ont toujours été un défi, Mohamed Ibn Chambas a souhaité qu’une attention particulière soit accordée aux perspectives des élections de 2020. Pour lui, c’est à travers des discussions franches et des échanges directs que les acteurs politiques pourront tracer les sillons d’élections inclusives et apaisées au Burkina Faso au prochain scrutin.
Pure coïncidence ou non, le jour du lancement de ce dialogue politique, Cadre de concertation des organisations féminines intervenant sur le genre et la participation politique des femmes au Burkina Faso a rappelé non seulement les engagements du Burkina vis-à-vis de la loi sur le quota genre mais aussi d’appeler à la responsabilité de l’ensemble de la classe politique. Selon Martine Yabré, représentante du quota genre et du cadre de concertation des organisations féminines, la loi sur le quota genre a été ratifiée à l’international mais est aussi un des engagements et une des promesses politiques de Roch Marc Christian Kaboré lors de la campagne électorale de 2015.
Les enjeux, ce dialogue politique en a plusieurs et ses différents acteurs devront avoir un niveau de débat élevé, au-dessus des considérations partisanes et personnelles. Quand on sait que les deux coprésidents du dialogue ont un contentieux en justice, nous estimons que les débats doivent être dépassionnés et libres en vue de permettre de trouver des solutions consensuelles pour le grand bonheur des burkinabè.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné