dimanche 24 novembre 2024

Grogne sociale au Burkina Faso : La solution miracle ne serait-elle pas un sursaut patriotique de la part de chacun de nous ?

grogn uneSelon le secrétaire général du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Pegdwendé Clément Sawadogo, le Burkina Faso a le mouvement syndical le plus radical au monde. Vrai ou pas, le constat est que depuis un certain temps, les manifestations syndicales se succèdent, leurs auteurs réclamant de meilleures conditions de vie et de travail. Cet état de fait permet d’observer une position ambiguë du gouvernement : tantôt il a un penchant pour le traitement au cas par cas, tantôt il évoque un traitement global à travers la mise à plat des rémunérations des agents de la fonction publique. Et la question qui taraude les esprits est la suivante : de ces deux options, d’où viendra la solution définitive ?  

Pendant que Rémi Fulgance Dandjinou affirme que le gouvernement a « à la fois espoir de par les discussions, et de par les travaux qui sont mis en œuvre. Quel que soit le secteur concerné par les mouvements de grève, un travail de concertation interministériel se fait autour du Premier ministre. Un travail d’approche avec les partenaires est fait, nous avons bon espoir que très bientôt ces questions seront réglées », de nombreuses manifestations pointent à l’horizon.

Selon l’analyste Zoomb-noogo Silmandé, pour résoudre ce problème, depuis l’année 2018, l’Etat au sommet a organisé une conférence nationale sur  la remise à plat des rémunérations des agents de la fonction publique. Au niveau des acteurs de la société civile, la Coalition contre la vie chère a marché le 29 novembre contre l’augmentation des prix du carburant et entamé une négociation infructueuse avec le gouvernement. Le gouvernement a pris langue à deux reprises avec les acteurs du secteur privé, notamment suite à la grève des routiers et au maintien en l’état des prix dans le domaine des transports.

Le constat est que depuis lors, la grogne sociale monte souvent d’un cran puis retombe, laissant entrevoir que la situation nationale est loin d’être sous contrôle de l’exécutif. En dehors des différentes manifestations syndicales, des localités font l’objet d’attaques terroristes opposant des communautés de ces localités. Outre  ces remous sociaux, il faut signaler que sur le plan politique, la majorité et l’opposition étalent au grand jour leurs divergences sur la gouvernance en matière de questions sécuritaires et économiques. De 2018 à nos jours, l’actualité a été aussi alimentée par la question de la participation des Burkinabè de l’extérieur aux prochaines élections, c’est-à-dire  celles  de 2020, le passage à la Ve République par l’adoption d’une nouvelle Constitution… Çà et là, on constate donc que l’étau se resserre autour de l’Etat burkinabè dans toutes ses composantes. grogn 2Mais il se trouve malheureusement que pour plusieurs hommes intègres, la notion de l’Etat et celle de ses responsabilités  sont l’apanage des autorités politiques et administratives en place. Au même titre que l’on reproche des faits aux autres, chacun devrait à notre avis faire une autocritique constructive pour corriger ce qui doit l’être à son propre niveau, car chaque citoyen  est un maillon de la chaîne de développement de la nation burkinabè.

Souscrivant à ce principe, nous estimons qu’au-delà des institutions en charge du dialogue social comme le haut conseil mis en place par le gouvernement, chaque acteur, qu’il soit du public, du privé ou de la société civile, doit apprendre à négocier. Le gouvernement est interpellé au premier plan car celui qui a la force doit montrer également un savoir-faire en matière de dialogue et de négociation en privilégiant le compromis et des solutions mutuellement profitables.

Pour finir, le gouvernement doit tenir ses promesses à l’endroit des partenaires sociaux. Ceux-ci devront à leur tour aussi savoir mettre un peu d’eau dans leur vin pour ne pas en rajouter au problème du pays. A long terme, il faut s’inscrire dans la valorisation de l’autre, dans l’écoute et dans la recherche de solutions durables. Car la cohésion nationale et l’intérêt supérieur doivent être notre priorité si nous avons un minimum d’esprit patriotique.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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