Encouragée par ses acquis, la jeunesse entend maintenir la pression jusqu'au départ du pouvoir Bouteflika qui propose pourtant un dialogue national. Or, ce dialogue est refusé par les jeunes manifestants.
En Algérie, le pouvoir doit encore convaincre. L'annonce du report de l'élection présidentielle et surtout d'un dialogue national ne calme pas la colère de la rue.
Mercredi (13 mars), le nouveau ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre Ramtane Lamamra a essayé pourtant d'expliquer que le président algérien n'avait pas reporté la présidentielle pour rester au pouvoir mais parce que le scrutin était source de "division" des Algériens. Sans donner de date, le ministre fraîchement nommé a souhaité, lors d'un entretien à la radio nationale, que la conférence nationale annoncée commence ses travaux "le plus tôt possible" et les termine "dans les meilleurs délais".
Dans le message attribué au président Abdelaziz Bouteflika à son retour de Suisse et présenté à la télévision nationale, il est annoncé que les nouvelles générations prendraient les rênes de ce pays potentiellement riche.
Crise de confiance
Mais Rabah Menssous, jeune ingénieur algérien, ne croit pas à la sincérité de ces annonces. Il dénonce "une mafia qui accapare les richesses du pays, des moyens de production et du champ médiatique" et qui entoure le président Abdelaziz Bouteflika. "Moi, j'ai fait l'université, je suis ingénieur en génie civil, un domaine où la corruption est la seule constante qui existe. Il faut faire partie de ce cercle mafieux pour avoir un projet", explique-t-il déçu.
Concernant le dialogue national, "c'est une énième mascarade", s'exclame-t-il encore. Rabah Menssous dit vouloir aller manifester encore ce vendredi (15.03.), le quatrième consécutif depuis le début des manifestations, pour cette fois demander le "départ immédiat" du système.