jeudi 21 novembre 2024

Insécurité au Burkina Faso : Les Nations unies s’inquiètent pour les élections en 2020

cfo uneTenir de larges concertations avec les forces vives de la nation afin de juguler l’insécurité au pays des hommes intègres, c’est l’un des objectifs d’une mission des Nations unies séjournant actuellement à Ouagadougou. Conduite par le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau Afrique de l’Ouest et du Sahel, Mohamed Ibn Chambas, celle-ci a rencontré ce jour les partis politiques de l’opposition au siège de leur chef de file.

Partant du fait que la menace terroriste pèse sur tous les Burkinabè, les Nations unies ont entrepris de rencontrer toutes les composantes de la société du pays, afin qu’ensemble des solutions soient trouvées par les Burkinabè pour venir à bout de ce phénomène. Pour le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, cette situation d’insécurité, si elle perdure, peut impacter négativement la tenue des élections en 2020. C’est dans le but d’anticiper sur les différents problèmes qui pourraient entacher l’organisation de ces élections que cette mission des Nations unies est venue s’enquérir de la lecture que l’opposition a de la situation nationale liée à l’insécurité et aux questions politiques. Pour Mohamed Ibn Chambas, cette première rencontre était inscrite dans une dynamique d’écoute en vue de faire un rapprochement, voire d’obtenir des positions conciliantes entre l’opposition et la majorité.

cfo2Pour le Chef de file de l’opposition politique  (CFOP), Zéphirin Diabré, cette assistance vient à point nommé car, s’explique-t-il, « le Burkina Faso traverse aujourd’hui des zones de turbulence qui ont été au cœur de nos échanges, notamment la situation sociopolitique et sécuritaire. Nous avons exprimé à la mission notre lecture de cette situation que vous connaissez, du reste, qui est pour nous marquée par un échec lamentable du régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dans tous les domaines et principalement dans celui de la sécurité». Au sujet de la sécurité, le CFOP indique que la rencontre a été une occasion pour l’opposition de mettre le doigt sur des aspects particuliers, notamment le drame qui s’est produit à Yirgou. Cette situation démontre à quel point le terrorisme est en train de saper la légendaire cohésion sociale qui a toujours caractérisé le vivre-ensemble entre Burkinabè. Et Zéphirin Diabré de s’inquiéter de ne pas voir poindre, plusieurs semaines après ce drame, le début d’une action en justice. Car pour lui, une enquête aurait dû être diligentée, qui aurait abouti en ce moment à des interpellations. Tout en saluant les actions de réconciliation nationale entreprises par certaines autorités, le chef de file de l’opposition trouve toutefois que les questions de vérité et de justice pour les victimes du drame de Yirgou ne doivent pas être occultées.

cfo3Après avoir passé au peigne fin les questions sécuritaires, l’opposition a souhaité que le système des Nations unies se mette davantage du côté du gouvernement, l’assiste et le conseille pour qu’il puisse prendre la pleine mesure de la situation à laquelle le Burkina Faso fait face, pour que ce que l’on voit se dessiner peu à peu comme un chaos pour le pays des hommes intègres ne devienne jamais réalité. Le CFOP a par ailleurs déploré le fait de n’être pas consulté par le gouvernement sur des questions qu’il juge d’intérêt national. Cette disposition figure pourtant dans les textes qui régissent notre démocratie.

Outre cela, des questions liées aux élections de 2020 telles que le vote des Burkinabè de l’étranger, le mode de comptage des voix et la situation à de la Commission électorale nationale indépendante ont été abordées avec les visiteurs du jour.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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