Les acteurs de la filière sésame tiennent un atelier national à Ouagadougou du 14 au 15 novembre 2017. Une occasion pour mieux s’imprégner des textes qui s’appliquent à la commercialisation du sésame et déceler les besoins de réforme dans la filière.
Deuxième produit agricole d’exportation au Burkina après le coton, le sésame depuis quelques années s’impose comme une source de revenus certains pour les acteurs (producteurs, transformateurs) de la filière. De 2010 à 2016, les recettes de cette exportation ont été évaluées à plus de 350 milliards de FCFA, ce qui hisse le pays des Hommes intègre au quatrième rang mondial des pays exportateurs de sésame, après l’Ethiopie, l’Inde et le Soudan. Une performance qui ne saurait prendre le dessus sur les nombreux défis que la filière doit relever à savoir la structuration du circuit de commercialisation ainsi que la qualité du produit qu’est le sésame.
Cet atelier national de 48h, voulu par la faîtière Interprofession sésame du Burkina Faso (INTERSEB), est une occasion pour sensibiliser les acteurs sur les textes règlementaires actuels et à venir qui régissent la commercialisation du sésame. Il s’agit également d’identifier les besoins de réforme afin de dresser une feuille de route pour conduire le processus. Au nom de la présidente de l’INTERSEB, Adja Mamounata Velegda, le vice-président Yempabou Kouldiaty a souhaité la bienvenue aux participants. Pour lui, la demande du sésame made in Burkina est en constante augmentation sur le marché international. Mais force est de reconnaitre que la mauvaise structuration du circuit de commercialisation à l’interne entraine de nombreuses perturbations au moment de la collecte, sans oublier la non maitrise des normes et exigences de qualité au plan international par les acteurs.
Un sésame de qualité
« L’Interprofessionnel sésame dans son rôle de veille et d’orientation stratégique pour la filière, ambitionne améliorer les conditions cadres de collaboration entre les différents acteurs de la chaine de valeur et de promouvoir l’image du sésame du Burkina Faso sur le marché international », a souligné Yempabou Kouldiaty. D’ores et déjà, l’INTERSEB pour la campagne 2017-2018 prend des mesures pour la commercialisation du sésame. Il s’agit du démarrage de la collecte et la commercialisation du sésame à partir du 1er décembre 2017 ; de l’interdiction des achats au bord des champs pour les sociétés exportatrices de sésame ; de la mise en place d’un comité de réflexion pour proposer des prix plancher en début de chaque campagne.
Selon Christian Somda, directeur de cabinet, représentant le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, cette filière porteuse occupe une place de choix dans des référentiels comme le Plan national de développement économique et social (PNDES) et la Stratégie nationale d’exportation (SNE). De 2011 à 2015, le volume de sésame est passé de 58 500 tonnes à 171 500 tonnes, d’où l’intérêt et l’engagement du gouvernement à soutenir la filière que ce soit dans la recherche, la production, la transformation et la commercialisation. « Pour apporter des réponses adéquates et durables à ces préoccupations, le gouvernement, en plus des actions de soutien en cours, en collaboration avec ses partenaires, a décidé de renforcer la règlementation en vigueur à travers la prise de textes d’application du cahier de charges pour l’exportation du sésame », a-t-il laissé entendre. Une élaboration des textes qui se veut donc participative et inclusive.
En rappel, l’INTERSEB est une organisation interprofessionnelle de la filière sésame au Burkina Faso qui a pour objectif principal de contribuer à la promotion de la filière et à l’épanouissement de ses membres. Mise en place en place en mars 2016, ses membres fondateurs sont l’Union nationale des producteurs de sésame (UNAPROSEB), l’Association nationale des commerçants et exportateurs de sésame (ANACESB) et l’Association des transformateurs et transformatrices de sésame (ATS/B).
Marcus Kouaman
Lefaso.net