Ceci est une déclaration liminaire de l’Union nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton du Burkina (UNPCB), relative à la polémique sur la situation de la campagne et le Coton génétiquement modifie (CGM).
Introduction
La présente conférence de presse organisée par l’UNPCB a pour objectif d’informer nos producteurs et l’opinion public sur la situation de la campagne cotonnière, les actions entreprises pour la résolution des difficultés pendantes et sa position vis-à-vis du Coton Génétiquement Modifié.
Avant tout propos, le président du Conseil d’Administration de l’UNPCB et tous les membres du conseil, tiennent à remercier la presse par rapport au rôle de relaie d’informations qu’elle joue.
C’est une occasion d’éclairer tous les producteurs de coton et l’opinion publique sur la situation difficile de la campagne cotonnière, les actions entreprises par l’UNPCB et les perspectives qui se dégagent.
Rappel sur la situation de la campagne
La présente campagne agricole 2017-2018 présentait un profil porteur d’espoir depuis son installation jusqu’en fin Aout 2017. Les producteurs se sont bien engagés dans la production cotonnière avec l’annonce des prix d’achat coton graine et des intrants abordables.Lessemis ont été réalisés à bonne date, les cotonniers présentaient une très bonne physionomie, faisant penser à une production record de coton jamais égalée.
Cependant, des aléas climatiques matérialisés par des poches de sècheresses prononcées ont été enregistrées dans plusieurs zones agricoles.
S’en sont suiviesdes attaques parasitaires de haute intensité.
Ce qui a sans doute causé des effets néfastes sur le cycle des cotonniers, partant des rendements au champs et sur la production globale qui s’est trouvée en deca des attentes des vaillants producteurs de coton.
Cette situation a fortement entravé les espoirs des producteurs et le doute a commencé à s’installer quant à l’atteinte des prévisions.
Les actions entreprises par l’UNPCB
Ayant constaté cette situation inquiétante avec les producteurs à la base, l’UNPCB a organisé des sorties de visites d’exploitations dans toutes les zones cotonnières au cours des mois de septembre et d’octobre 2017.
A cette occasion, les membres du Conseil d’Administration, des Commissions spécialisées et du Conseil de surveillance, élargies au présidents des Unions provinciales ont sillonné les champs de coton et échangé avec les producteurs.
Les membres du Conseil d’Administration ont également participé aux fora de préparation de la commercialisation primaire organisée par les Sociétés cotonnières.
De toutes ces sorties l’UNPCB a constaté de façon générale avec amertume que la campagne a été mauvaise chez la majorité des producteurs et qu’il y a des inquiétudes.
Au regard de cette situation, le Conseil d’Administration a entrepris des actions qui se résument comme suit :
- La question de la situation de la campagne a été discutée lors d’une rencontre de l’AICB le 19 Octobre 2017;
- Le Conseil d’Administration a tenu une rencontre spécifique sur le sujet à l’UNPCB;
- Une rencontre avec les Présidents des 28 unions provinciales membres de l’UNPCB afind’échanger sur la question, le 16 novembre 2017 au siège de l’UNPCB.
C’est à la suite de ses actions entreprises que l’UNPCB a adressé une correspondance tenant compte des préoccupations de la base à l’APROCOB. Cette correspondance avait pour objet d’organiser en urgence une rencontre au sein de l’AICB entre les deux familles, afin de discuter sur la problématique et de dégager des pistes de solutions pour soulager les producteurs.
Une rencontre de l’AICB s’est effectivement tenue le 26 Janvier 2018 à Ouagadougou au cours de laquelle, l’UNPCB a fait les propositions suivantes :
- Situer les producteurs sur les causes de la mauvaise campagne agricole 2017-2018;
- Trouver une formule pour réduire de moitié les crédits intrants afin de soulager les producteurs, (les producteurs supportent une partie et les sociétés cotonnières supportent l’autre partie);
- Ne pas mettre en exergue la caution solidaire cette campagne qui risque de déstabiliser les SCOOP-PC,
- Echelonner le reste du crédit des producteurs de cette campagne sur 2 à 3 ans ;
- S’il y’a un prix d’achat complémentaire du coton graine, il ne doit pas être frapper par le crédit intrants de cette campagne,
- Ne pas mettre en place les intrants qui ont fait l’objet de polémique sur le terrain avec les producteurs et chercher des intrants de qualité et surtout les insecticides.
Position de l’UNPCB sur le retour du Coton Génétiquement Modifié (CGM)
Les raisons pour lesquelles la filière coton du Burkina a décidé la suspension de la culture du coton OGM au profit du conventionnel ont été largement expliquées au sein de l’AICB à travers un mémorandum.
L’UNPCB est pour le Coton Génétiquement Modifié(CGM) car nous sommes tous conscient de ses avantages.
Cependant, pour l’intérêt général de la filière coton du Burkina, constatant que le Burkina perdait son label lié à la qualité de la fibre, que la filière coton perdait énormément d’argent, que le coton Burkinabé se vendait difficilement, l’AICBa donc décidéde la suspension temporaire du CGM au profit du conventionnel en collaboration avec les autres acteurs.
Les échanges continuent au sein de l’AICB pour trouver la meilleure variété de CGM qui puisse assurer le bonheur de tous les acteurs de la filière coton du Burkina.
L’UNPCB s’active à ce qu’une solution soit trouvée rapidement au retour du CGM de concert avec les sociétés cotonnières et l’état.
Perspectives
De toutes ces rencontres et concertations, les perspectives qui se dégagent sont :
- L’UNPCB et les Sociétés cotonnières doivent mettre en place des commissions de clarification des impayés internes et externes sur décision de l’AICB composé des membres des deux familles. Cette commissiondoit être décentralisée jusqu’au SCOOP-PC.
Nos membres dans ces différentes commissions sont déjà identifiés.
- Après les analyses des commissions conjointes de la nationale jusqu’au SCOOP-PC, la faisabilité de lever de la caution solidaire sera analysée au cas par cas juste pour cette année ;
- L’UNPCB invite sesmembres de poursuivre la commercialisation, de réceptionner les intrants et de participer activement aux travaux des commissions qui seront mise en place afin de comprendre la situation des impayés externes et internes ;
- Des plaidoyers seront fait à l’issu de ces travaux pour bénéficier du soutien des plus hautes autorités afin de soutenir la filière coton du Burkina.
- Les acteurs de la filière continueront dans la dynamique de recherches continues des meilleures technologies qui pourront à la fois améliorer la production et les conditions de travail des cotonculteurs.
En Conclusion
L’UNPCB, à travers cette annonce, montre qu’elle est très soucieuse et préoccupée par la situation actuelle des producteurs de coton.
La Faitière est en pourparlers constant avec les partenaires des sociétés cotonnières au sein de l’AICB.
L’UNPCB travaille à répondre à son but premier qui est la défense des intérêts matériels et moraux des producteurs de coton à travers nos organisations de la base au sommet.
Pour cela,les préoccupations des producteurs de coton sont systématiquement posées sur la table de négociation par les responsables de l’UNPCB afin d’être traitées.
L’UNPCB prône jusqu’à présent la voix de la concertation et du dialogue avec les partenaires des sociétés cotonnières, des banques et de l’Etat pour trouver les solutions idoines aux problèmes des producteurs de coton.
La filière coton n’a pas besoin de confrontation, ni de violence mais à plutôt besoin de concertations et dialogues. C’est la voix choisie par le Conseil d’Administration de l’UNPCB qui est en contact permanent avec ses démembrements pour porter leurs doléances et préoccupations au niveau des partenaires.
Enfin, nous demandons à l’ensemble des producteurs organisés au sein des Groupements, des UDPC et UPPC, de poursuivre sereinement la commercialisation primaire, la sensibilisation et de préparer la prochaine campagne.
A l’issu des travaux des commissions, nous allons apporter la situation réelle des impayésà l’AICB et au Gouvernement pour demander leur soutien.
Avec les partenaires des sociétés cotonnières, des échanges sont en cours pour demander la subvention et le rééchelonnement des crédits intrants.
Voilà Mesdames, Messieurs les journalistes, la substance du message que nous voulions apporter à l’opinion public et aux vaillants producteurs de coton du Burkina.
Je vous remercie