Au Burkina Faso, il existe plusieurs cérémonies de récompense des artistes musiciens et de distinction des professionnels du métier de la musique. Pour comprendre comment se fait le choix des nominées par catégorie, Radars Info Burkina a approché Youssef Ouédraogo, journaliste et promoteur des Faso music awards (FAMA), ainsi que Boureima Djiga, commissaire à la sélection des Kundé.
S’agissant des Kundé, le trophée le plus prestigieux, à savoir le Kundé d’or, fait partie des dix catégories de prix principaux. Pour prétendre à ce trophée en 2020, il faut que l’artiste ou le groupe d’artistes soit auteur d’au moins deux œuvres dont la dernière doit être sortie et/ou diffusée entre le 1er mars 2019 et le 29 février 2020. Autres critères : l’œuvre doit être d’une bonne qualité artistique, avoir connu un succès commercial, etc.
« Comme pour toutes les autres catégories, nous recensons et passons au peigne fin toutes les œuvres qui sont sorties durant cette période. Après, nous procédons à la répartition pour voir notamment les artistes qui sont à leur deuxième album et qui peuvent prétendre au Kundé d’or. Nous recensons également les artistes féminins, les auteurs de musiques religieuses, les auteurs de musiques traditionnelles, ceux qui sont à leur tout premier album pour la catégorie révélation, etc. Ensuite, un premier groupe de travail propose 5 nominables par catégorie. Cette liste est envoyée par la suite à 6 autres groupes pour le classement. Enfin, c’est à partir de ce classement que le dernier groupe procède au classement de trois nominés par catégorie. Et c’est cette liste que nous soumettons à l’appréciation des membres du jury et que nous proposons aux mélomanes pour vote. Ce sont des journalistes, des spécialistes qui font ces différents travaux. Des DJ et des animateurs radio et télé interviennent aussi dans certains groupes », a expliqué Boureima Djiga.
Concernant les FAMA, les organisateurs sont à leur deuxième méthode dans le choix des nominés. « La première méthode consistait à mettre en place un comité ad hoc composé essentiellement de journalistes. Ce comité est un observatoire qui a un regard d’ensemble sur l’année écoulée et fait des propositions dans chaque catégorie (5 ou 10 par catégorie). Ensuite, nous soumettons à des journalistes pour appréciation nos fiches qui comportent les différentes propositions dans les différentes catégories. Nous leur demandons de faire 3 choix par catégorie. Après délibération, nous rendons publique la liste des nominés par catégorie. Nous avons expérimenté cette méthode depuis le début de l’événement jusqu’à ce que nous nous rendions compte que les journalistes choisissent la plupart du temps sans impartialité ni objectivité. Mais comme c’est l’assemblée qui avait décidé, nous en tant que comité d’organisation nous ne pouvions pas changer la donne. C’est ainsi que nous avons abandonné depuis deux ans cette méthode-là et opté pour une deuxième méthode. Avec cette méthode nous élaborons des fiches de nomination que nous envoyons à des acteurs culturels très avertis en matière de musique pour proposition de trois nominés dans les différentes catégories. Ensuite, un comité ad hoc, sur la base de ces fiches, statue et nous établissons la liste définitive des nominés dans chaque catégorie. L’avantage de ce procédé, c’est que nous-mêmes nous sommes des observateurs de la scène musicale et les fiches que nous envoyons à des gens qui sont des spécialistes nous guident. Mais elles ne s’imposent pas forcément au comité ad hoc», a soutenu Youssef Ouédraogo, promoteur des FAMA.
Aly Tinto