Les femmes sont très peu représentatives dans la création artistique. Au Burkina Faso, par exemple, rares sont celles qui s’y intéressent. Cela est dû au fait que celles-ci se sont simplement vues écartées de l’apprentissage et de la pratique de l’art pour des raisons prétendument culturelles. Les stéréotypes font en effet croire que ce métier n’est pas fait pour les femmes.
L’art est-il un monde d’hommes ? Louise Bourgeois, célèbre artiste plasticienne et sculpteur française, répond par oui. « C’est un monde où les hommes et les femmes essaient de satisfaire le pouvoir des hommes », a-t-elle ajouté. C’est ainsi qu’elle fait le constat du peu de présence et de reconnaissance de l’autre moitié du ciel dans l’histoire de l’art.
C’est dire que cet état des faits est général. Au Burkina Faso, la faible présence des femmes dans l'histoire de l'art s'explique par le fait que celles-ci se sont simplement vues écartées de l'apprentissage et de la pratique de l'art pour des raisons historiques et culturelles. D’après la comédienne Laure Guiré, présidente de l’association « Wéléni », le constat est alarmant au pays des hommes intègres. « Très peu de femmes s’impliquent pleinement dans le domaine de la création (metteur en scène, scénographe, écrivaine, etc. », a-t-elle souligné. Elle invoque des raisons de maternité, de foyer… pour expliquer cette situation. « Il faut le dire, nous n’avons pas le soutien nécessaire de nos conjoints. Et bien sûr si on doit choisir entre notre métier et notre foyer, on choisira notre foyer », a-t-elle lancé. Et d’ajouter que c’est à ce genre de dilemmes que les femmes sont bien souvent confrontées, en tout cas au Burkina. Dame Guiré précise qu’au sein de leur association, elle travaille à mettre un terme aux stéréotypes qui freinent les femmes dans leur élan à s’investir entièrement dans la création artistique. Elle a initié « Femme en création », un projet qui vise à former les femmes au processus de création. Même son de cloche pour la réalisatrice Kady Traoré. Pour elle, les femmes ont été longtemps stoppées dans leur élan. « Quand on regarde le nombre de réalisateurs par rapport au nombre de réalisatrices, il y a un grand fossé », a mentionné la réalisatrice. A l’en croire, la femme cède vite au découragement. « 50 ans après, aucune femme n’a eu son nom inscrite dans le palmarès de l’Etalon d’or, c’est déplorable », a-t-elle lancé. Qu’à cela ne tienne, à en croire Ildevert Méda, metteur en scène, auteur, dramaturge et coordinateur de la Fédération du Cartel, les praticiennes de l’art ont un bel avenir devant elles. « Ces pesanteurs sociales dont vous parlez vont finir par disparaître et les femmes prendront les devants », a prédit le metteur en scène. Tout le monde doit jouer sa partition pour que les choses changent. « C’est le combat de la Fédération du Cartel, qui œuvre à professionnaliser les praticiennes de l’art de la mise en scène à travers le concept ‘’Parcours From’Action ‘’», a-t-il affirmé. M. Méda souligne que cette formation est du « Learning by doing », c'est-à-dire créer à partir d’une situation dramaturgique.
Obissa