La ministre déléguée chargée du Budget, Edith Clémence Yaka, a procédé ce vendredi 24 janvier au lancement officiel du projet d'identification et d'immatriculation de masse des artisans. Elle représentait à cette occasion le Premier ministre ainsi que le ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat, respectivement patron et président de ladite cérémonie. «La mise en œuvre réussie du présent projet permettra aux entreprises artisanales de se professionnaliser dans un cadre organisé de formation et d’insertion socioprofessionnelle des jeunes», a affirmé la ministre.
C’est par une prestation de la troupe Théâtre de l'espoir d’Hippolyte Ouangrawa, dit M'ba Bouanga, qu’a commencé la cérémonie. La troupe a fait découvrir au public ce qu’est l’artisanat, ce que procure comme avantages la carte professionnelle de l’artisan et a montré comment l’obtenir.
« L’aboutissement de ce projet est le fruit d’un long processus qui a débuté dès les premières heures du fonctionnement de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) en 2011. C’était un véritable défi que cette institution devait relever. Aujourd’hui, la satisfaction qui m’amine est immense », a affirmé Jacques Sedogo, président de la CMA-BF, très ému quand il livrait le message de l’ensemble des artisans du Burkina Faso.
Il a précisé que le projet avait pour objet d’identifier et d’immatriculer les personnes physiques et morales de nationalité burkinabè ou étrangère ayant la qualité d’artisan selon le Code de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), exerçant ou désirant exercer cette profession sur le territoire national. « En plus, il vise à mettre en place une base de données fiable sur le secteur et devra, à terme, constituer un important outil d’aide à la décision au regard des données statistiques qui vont être générées.
En termes de résultats attendus, nous pouvons citer, entre autres, pour cette première étape de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, la sensibilisation de 300 000 artisans à l’importance de s’immatriculer au registre des métiers de l’artisanat, l’identification de 200 000 artisans individuels et entreprises artisanales, la production de 150 000 cartes professionnelles d’artisan, l’opérationnalisation au profit des artisans immatriculés des services sociaux (Assurance, Poste, Flotte téléphonique, Banque, etc.) », a ajouté, Jacques Sedogo.
A l’en croire, la mise en œuvre réussie du présent projet permettra aux entreprises artisanales de se professionnaliser dans un cadre organisé de formation et d’insertion socioprofessionnelle des jeunes.
« En présidant cette cérémonie, j’ai l’intime conviction d’apporter le soutien indéfectible du gouvernement à la CMA-BF dans la mise en œuvre de l’une de ces missions essentielles qu’est la tenue et l’administration du registre des métiers. Cette plateforme dont l’importance n’est plus à démontrer s’imposait non seulement pour les administrations publiques, les entreprises mais aussi et surtout pour les partenaires au développement, les institutions régionales et internationales, les chercheurs, les étudiants, etc. Le registre des métiers constitue l’un des piliers essentiels et le fondement même de la CMA-BF qui se veut un cadre privilégié de dialogue, d’échanges et de partage entre les acteurs de l’artisanat », a affirmé Edith Clémence Yaka dans son discours.
«Une des vocations principales du registre du métier est la production des Cartes professionnelles d’artisan (CPA). Les avantages liés à la détention de cette carte dénotent la volonté politique du gouvernement de faire de la CMA-BF un véritable instrument de promotion, d’organisation, de modernisation et de développement des entreprises artisanales au service des artisans et des formateurs », a-t-elle poursuivi.
La CPA est une carte bancaire et/ou à puce prépayée identitaire. Elle représente également la carte d'assurance de l'artisan dont la présentation donne droit aux prestations décrites dans les polices d'assurance. Elle a une durée de validité de 03 ans.
Abdoulaye Rabo est menuisier-tapissier. Il dispose de la CPA depuis 2017. « Puisqu’elle a beaucoup d’avantages, j’invite tous les artisans se la procurer », a-t-il lancé.
Le secteur de l’artisanat contribue pour plus de 25% au PIB du Burkina Faso.
Aly Tinto