C’est sans doute l’un des plus importants fonds culturels des peuples Nuna, un composant du groupe ethnique Gourounsi. Depuis des siècles, le masque est à la foi un centre de formation initiatique pour la société et un symbole de réjouissance. Il représente à la fois le sacré et le ludique. C’est aussi un atout économique. Radars Info Burkina s’est intéressé à la contribution du masque au développement du Burkina Faso.
Selon un enseignant-chercheur au département d’histoire et archéologie de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, Oumarou Naon, le masque est une institution, une image et une structure de l’identité du peuple Nouna mais aussi chez certains groupes sociaux tels que les Senoufo, les Bwaba, les Bobo et bien d’autres peuples.
Son apparition dans la culture de ces peuples ne se situe pas dans le temps avec exactitude. Toutefois les masques se présentent sous une typologie. Entre autres on a les masques animaliers qui sont une représentation des animaux domestiques, aquatiques et sauvages. Ils sont aussi connus sous le nom de masques zoomorphes.
Il y a également des masques papillons qui sont une spécialité Gourounsi et qu’on retrouve un peu chez les Bwaba. Enfin, nous avons les masques à superstructures verticales qui sont également appelés masques à lames.
Ces masques qui ont tous une dimension sacrée se classent des plus anciens, qui représentent les différentes castes dans un village qui ne sortent que pour des besoins rituels, aux plus festifs.
Ils sont l’expression du savoir-faire artistique et des sculpteurs du pays Nouna. Leur rôle dans l’éducation de la société et la représentation culturelle et même spirituelle est immense. « C’est un cadre qui réunit périodiquement les jeunes de chaque village afin de les éduquer. Le masque à travers le séjour dans le bois sacré constitue la première école de formation qui préparait les enfants à la vie d’adulte. C’est une institution qui occupe une place importante dans la culture des Nuna», nous explique Oumarou Naon
Le masque est également un potentiel culturel qui fait vivre l’économie locale des villages. « Les sorties de masques ont toujours attiré les foules. De nombreuses personnes viennent de toutes les contrées pour voir danser les masques. Une mobilisation qui crée un marché autour duquel se développe toute une activité économique. »
Les masques ont toujours mobilisé des touristes et cela, même au-delà du Burkina. Plusieurs festivals de promotion de ce patrimoine ont vu le jour depuis les années 80 à Pouni dans le Sanguié ou Dédougou et dans d’autres recoins du Burkina. Des festivals dont la plupart sont aujourd’hui en difficulté. Une situation qui nécessite l’action des autorités en charge de la culture afin que le pays puis tirer profit de ce patrimoine culturel.
Neya Pema (Stagiaire)