Le peuple burkinabè s’est réveillé le dimanche 18 février 2018 avec une triste nouvelle. Il s’agit de la disparition d’un des baobabs du cinéma, Idrissa OUEDRAOGO, suite à un Accident vasculaire cérébral (AVC). Il a été conduit à sa dernière demeure ce mardi 20 février 2018 au cimetière municipal de Goughin de Ouagadougou.
C’est un moment de retrouvailles pour les visages perdus de vue il y a belle lurette, mais aussi d’adieu dans cet après-midi du mardi 20 février 2018 au cimetière municipal de Goughin de Ouagadougou. Ils sont nombreux à accompagner le « Maestro », Idrissa OUEDRAOGO à sa dernière demeure.
Avant son enterrement, le réalisateur burkinabè emblématique des années 1980-1990, a reçu des honneurs civil et militaire. Ainsi, le Haut-représentant du président du Faso, Chériff SY, a décoré Idrissa OUEDRAOGO, à titre posthume, au rang du Grand officier de l’ordre national.
Après avoir reçu les témoignages émouvants de sa fille Nora OUEDRAOGO, du président de l’Union nationale des cinéastes du Burkina (UNCB) et du ministère en charge de la culture, le « Maestro », a été inhumé.
Parmi ceux qui étaient venus faire leurs adieux à Idrissa OUEDRAOGO, on pouvait y voir les hommes politiques, les figures du cinéma burkinabè, ses amis et autres connaissances. Les cinéastes des pays frères du Burkina étaient également du rendez-vous. Il s’agit entre autre de la Côte d’Ivoire, de la France, du Mali, du Niger et du Sénégal.
Né le 21 janvier 1954 à Banfora dans l’Ouest du Burkina Faso, Idrissa OUEDRAOGO est considéré comme l’un des réalisateurs burkinabè le plus célèbre. En 1981, il sort major de sa promotion à l’Insitut africains d’etudes cinématographiques (INAFEC) et la même année, il réalise ses premiers courts-métrages. Il part ensuite à Moscou, séjourne à Kiev puis débarque à Paris où il obtient son Diplôme d'études approfondi (DEA) de cinéma à la Sorbonne. Il fondera, dès le début de sa carrière, une société de production, dénommée « les films de l’Avenir », qu’il transformera une décennie plus tard en « Les films de la plaine », afin notamment de produire quelques-uns de ses longs-métrages de fiction. Mais au-delà de la production de films, des siens ou des autres, il a toujours été animé par le désir de raconter des histoires africaines. Une manière pour lui de nourrir cet art venu d’ailleurs qu’il a su adopter et réadapter au contexte africain. Il est, avec Gaston KABORE, les deux Burkinabè à avoir déjà remporté l’Etalon d’or de Yennega, la plus prestigieuse récompense lors du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Cryspin LAOUNDIKI