Initié par un groupe de cinéphiles, en l’occurrence François Bassolet, Claude Prieux et Alimata Salembéré, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), après un demi-siècle, est aujourd’hui la référence incontestée en matière de cinéma africain. Afin de célébrer ce jubilé d’or, une série d’activités a été planifiée, dont la cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée hier, 23 février 2019, au stade Issoufou Joseph Conombo, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso.
Hier samedi 23 février 2019 dans la matinée, les usagers des voies jouxtant le siège du Fespaco et le stade municipal Issoufou Joseph Conombo ont constaté que la circulation n’y était pas comme d’ordinaire. Un dispositif de sécurité impressionnant régulait la circulation. Des parades de fanfare de jeunes par-ci, de la musique jouée par-là, les parkings et maquis bien aménagés, tout était annonciateur d’un grand évènement dont l’ouverture était prévue pour 17h. Dès 15h, se frayer un passage afin d’accéder au lieu de la cérémonie relevait d’un parcours du combattant. Après résolution de l’équation de l’embouteillage, il fallait encore affronter celle d’accès au stade, subordonnée à une fouille minutieuse en raison du contexte sécuritaire. Avant l’arrivée des officiels, une pléthore d’artistes musiciens, tant nationaux qu’internationaux, tenaient le public en haleine, composé de diverses nationalités. Sur le coup de 17h, un dispositif particulier est mis en place. Comme il fallait s’y attendre, le patron de la cérémonie était présent. Accompagné d’Alimata Salembéré, la présidente de la première édition du festival en 1969, le président du Faso a fait le tour du stade à bord d’un véhicule aménagé à cet effet pour saluer le public. Après ce rituel, les différents intervenants, notamment le maire de la commune de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé, le président du comité d’organisation, Yacouba Traoré, ainsi que la représentante des pionniers du Festival, Alimata Salembéré, ont tour à tour pris la parole pour souhaiter la bienvenue aux festivaliers et surtout rendre hommage aux cinéastes africains, conformément au thème de la 26 édition. Après toutes ces interventions, la parole fut donnée au président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Mahama Fackir, qui a affirmé que lors du dernier sommet, il a été créé un comité audiovisuel qui a mis en place un fonds du cinéma et de l’audiovisuel qui permettra de booster davantage la production cinématographique africaine. Le représentant du président du Rwanda, pays invité d’honneur, s’est quant à lui réjoui de l’honneur fait à son pays à l’occasion de ce cinquantenaire et trouve que cela est une opportunité pour les cinéastes de son pays de profiter de l’expérience de ceux burkinabè. Pour le ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango, « hormis la promotion des valeurs positives du vivre-ensemble par le dialogue interreligieux et interculturel, il est plus que nécessaire que la puissance de l’image soit véhiculée à travers les écrans pour magnifier les idéaux et les valeurs de nos peuples ».
Après ces différentes interventions, place au point culminant de la cérémonie d’ouverture, à savoir le clap de départ donné par le chef de l’Etat, qui ouvre officiellement la compétition pour la conquête de l’Etalon d’or. Passé cette étape, le public a eu droit à un magnifique feu d’artifice et à une animation musicale du groupe Magic système qui a mis fin à la soirée.
En marge de la cérémonie officielle d’ouverture, il faut noter que des artistes musiciens, au nombre de 15 réunis autour d’une association des chansonniers traditionnels de Ouagadougou, ont lancé dans la matinée une compilation. Cette compilation est un hommage au Fespaco pour son cinquantenaire. Pour un des artistes musiciens, Zougnazaguemda, la musique et le cinéma ne sont pas dissociables ; c’est pourquoi ils ne pouvaient pas rester en marge de la fête.
Une semaine durant, les festivaliers sont donc invités à se rendre dans les salles de ciné pour les différentes projections.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné