Le cinéma, pendant longtemps, était perçu comme un domaine exclusivement masculin. Mais de plus en plus de femmes tentent tant bien que mal de s’y faire une place. Nombreuses sont les figures féminines du cinéma burkinabè aujourd’hui connues au-delà de nos frontières et ce, malgré les obstacles qui ne manquent pas sur leur chemin.
Les femmes font de plus en plus immersion dans le septième art burkinabè. Comédiennes, maquilleuses, réalisatrices, monteuses et autres, le moins qu’on puisse dire est que la gent féminine est assez bien représentée dans le domaine du cinéma au Burkina Faso et même à cette 26e édition du FESPACO. « Déjà, les femmes sont assez bien représentées dans le personnel du FESPACO. Cette année dans la sélection officielle, il y a quatre femmes réalisatrices. C’est une première. Et même si ce n’est pas encore assez, c’est déjà un bon début », estime Mouna Ndiaye, actrice, présentatrice et réalisatrice.
Selon elle, la femme joue un rôle important non seulement dans le FESPACO mais aussi et surtout dans le cinéma en général, parce que le point de vue, la sensibilité d’une femme sont différents de ceux d’un homme même si, techniquement parlant, les bases restent les mêmes. Aujourd’hui, il est important que les femmes travaillent à occuper la place qui leur revient dans le cinéma et dans tous ces métiers qui gravitent autour de ce secteur. « Je pense qu’elles doivent prendre la place qui leur revient. Elles doivent se battre pour imposer leur image dans le secteur du cinéma », ajoute Mouna Ndiaye.
Plusieurs actions sont menées en vue de promouvoir la femme dans le cinéma au Burkina Faso. C’est ainsi qu’en 1991, l’Union panafricaine des femmes professionnelles de l’image (UPAFI) a été créée par des femmes issues du milieu cinématographique afin de mener un plaidoyer pour, d’une part, la faire connaître, et, d’autre part, travailler à améliorer l’image de la femme dans le cinéma. Cela se traduit par les Journées cinématographiques de la femme africaine professionnelle de l’image (JCFA), une biennale qui magnifie les Africaines (réalisatrices, scénaristes, comédiennes, monteuses…) dans le domaine du 7e art. A cette occasion, ces amazones et leurs œuvres sont mises en exergue et les professionnelles burkinabè se distinguent chaque année un peu plus.
Aujourd’hui, nul n’ignore qu’elles sont nombreuses, celles qui excellent et apportent une touche particulière à l’écriture de la nouvelle page de la renaissance du cinéma africain. Et au regard des productions de bonne facture qu’elles ont à leur actif, on peut dire qu’elles sont bien parties pour imposer et faire aimer le 7e art burkinabè en Afrique et dans le reste du monde.
Edwige Sanou