mardi 3 décembre 2024

Métiers occasionnels : Ces jeunes qui gagnent leur pain quotidien en nettoyant à la sauvette des pare-brise de voitures

ocaz uneAux abords des artères de la ville de Ouagadougou, différentes activités génératrices de revenus sont menées par les citadins. C’est le cas de ces garçons qui gagnent leur pitance grâce au trafic routier par le nettoyage à la sauvette des vitres des voitures stationnées aux feux tricolores. Radars Info Burkina est allé à leur rencontre pour en savoir davantage sur leur activité. Lisez plutôt.

«Il ne faut pas nettoyer ! C’est bon ! Je n’ai pas de monnaie.» Ces propos sont ceux d’un automobiliste au volant de sa voiture qui s’adresse à Hilaire Ouédraogo. Mais ce dernier fait la sourde oreille et continue de nettoyer le pare-brise de la voiture. En quelques secondes, il a déjà terminé et le propriétaire du véhicule lui tend une pièce de 100 F CFA. La scène se déroule à un feu tricolore qui est au rouge au rond-point du 2-Octobre à Ouagadougou.

Cette activité, Hilaire Kaboré la pratique au quotidien depuis 2013 à cet endroit de la capitale. En effet, ce trentenaire gagne son pain quotidien à travers le nettoyage des pare-brise des véhicules dont les conducteurs marquent un arrêt lorsque le feu est rouge. «Avant de me retrouver ici, j’étais auparavant sur le Boulevard Charles De Gaulle puis devant l’hôpital Yalgado Ouédraogo. C’est une prestation qui n’a pas de tarif fixe. Généralement les gens nous donnent 100 F CFA. Mais des personnes généreuses nous tendent quelquefois un billet de 1 000F ou de 2 000F», confie Kaboré.

Pour son travail, il dispose d’un seau d’eau, d’une bouteille contenant de l’eau savonneuse, d’une éponge et d’une raclette. «Avant, je pouvais faire une recette  de 7 000 à 8 000 F CFA par jour, mais actuellement mon gain varie entre 3 000 et 4 000 F», indique-t-il.

ocaz 2Wend-pouiré Ouédraogo mène la même activité à côté d’un feu tricolore sur l'avenue Larlé Naaba Anbga. «J’exerce cette activité depuis 15 ans. Avant, je le faisais au rond-point des Nations unies. Je réalise une recette journalière comprise entre   1000 et 2000 F . Si un client me donne 25, 50 ou 100 F, je les prends sans faire d’histoires. S’il ne me donne rien non plus après que j’ai nettoyé son pare-brise, il n’y a pas de problème», affirme Ouédraogo.

A en croire nos deux interlocuteurs, leurs rapports avec les automobilistes ne sont pas toujours faciles. «Les gens ne réagissent pas tous de la même façon quand ils nous voient nous approcher du pare-brise de leur voiture. Certains même nous répondent méchamment quand nous leur proposons nos services », nous fait savoir Hilaire Ouédraogo.

Quant à Wend-Pouiré Ouedraogo, il se plaint du fait que certains agents de la sécurité qui arrivent sur le lieu souvent pour réguler la circulation l’empêchent de faire son travail.

Mais que pensent les automobilistes, eux, de ce service ?

«Tantôt je les laisse nettoyer le pare-brise de mon véhicule, tantôt je refuse. Ils ont cette manie de surprendre les gens. Ils devraient aviser les gens avant de commencer le nettoyage», estime M. Tapsoba.

Aly Ouédraogo, un taximan, leur tend 50 F ou 100 F à chaque nettoyage de son pare-brise. «C’est un travail risqué. Sur la voie, tu peux être percuté par un motocycliste ou un automobiliste. Ils doivent être prudents à tout moment», conseille M. Ouédraogo.

Hilaire Kaboré, même s’il dit être fier de cette activité d’autant plus qu’elle lui permet de subvenir à ses besoins, envisage de retourner au village pour y entreprendre l’élevage des porcs quand il aura réuni suffisamment d’argent pour réaliser ce projet.

Aly Tinto (Stagiaire)

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