Le week-end dernier, le Salitas FC du Burkina s’est incliné au Nigeria face au Rangers international football club, qui l’a battu 2 à 0. Cette défaite s’expliquerait par les dures conditions dans lesquelles les joueurs burkinabè ont voyagé. Après la version des joueurs, c’est la Fédération burkinabè de football qui s’est prononcée pour situer les responsabilités.
Les joueurs relatent leur chemin de croix au pays de Jay-Jay Okocha en ces termes : « Nous sommes arrivés à Lagos à 21h 30. Nous étions obligés de dormir à Lagos avant de prendre l'avion le lendemain matin pour Enugu, la ville où devait se jouer le match. Arrivés à l'aéroport, c'est le représentant de notre ambassade au Nigeria qui est venu nous accueillir et nous a conduits à notre hôtel. Le 1er février, nous devions prendre l'avion pour Enugu à 17h00 et le car devait venir à 15h pour nous conduire à l'aéroport. A notre surprise, le car n'est pas venu, si bien que le chef de mission a dû recourir à des taxis pour nous amener à l’aéroport. Malheureusement, à cause de la circulation très dense, nous avons raté l'avion. Nous avons même dû parcourir certaines distances à pied ». En plus que la suspension de ses deux joueurs, à savoir le capitaine Youssouf Barro et le gardien de buts Douada Diakité, qui a handicapé Salitas FC, ces tracasseries en territoire nigérian ont inéluctablement eu des répercussions sur l’issue de la rencontre, qui s’est soldée par la défaite des nôtres.
Pour le secrétaire général de la Fédération burkinabè de football, Boureima Balima, les responsabilités des difficultés liées à ce déplacement de Salitas FC sont partagées. Il affirme que les textes de la Confédération africaine de football en la matière sont suffisamment clairs : « C’est le pays d’accueil du match qui a la responsabilité de convoyer l’équipe en déplacement de la capitale au lieu du match. Pour une distance de plus de 200 km, cela se fait par voie aérienne et pour celle de moins de 200 km par voie aérienne ou par voie terrestre ». Pour le cas précis de Salitas FC, il a indiqué que c’est la transmission tardive de la liste des membres de la délégation qui aurait joué en leur défaveur. Car, dit-il, ladite liste devait parvenir à la fédération du pays hôte, le Nigeria, au plus tard 7 jours avant le voyage. Or, précise-t-il, elle n’a été transmise que le jeudi 31 janvier 2019, jour du voyage des joueurs. A en croire le SG de la fédération burkinabè football, ce retard n’a pas permis aux Nigérians de trouver des compagnies afin de faire les réservations pour la suite du voyage. Ainsi pris de court, ils ont dû improviser, d’où le cafouillage constaté par la suite. Cette situation a contraint la délégation à mettre à contribution des taxis pour leur déplacement. Face à toutes ces difficultés, la fédération burkinabè aurait demandé un report du match sans obtenir gain de cause.
A notre avis, le cas Salitas FC mérite une analyse profonde. Si l’on part du fait que c’est le retard de transmission de la liste des joueurs et de leurs encadreurs qui est à l’origine de ces problèmes, qu’est-ce qui pourrait l’expliquer ?
Sachant que le résultat du tirage au sort a été rendu public depuis le 21 janvier 2019, nous pensons que cette fâcheuse situation aurait pu être évitée. A entendre le SG de la fédération burkinabè de football, ce retard de transmission de la liste serait imputable au ministère des Sports et des Loisirs ainsi qu’à Salimata et Tasséré Football Club (Salitas FC). Pour le cas du ministère, il a affirmé que c’est à ce niveau qu’est débloqué le budget pour la prise en charge du déplacement et de l’hébergement des joueurs et de leurs encadreurs. La FBF attendait du ministère la liste pour transmission à la fédération sœur. S’agissant de la responsabilité de Salitas FC, Boureima Balima estime que ses promoteurs devraient tout mettre en œuvre pour prendre en charge le déplacement de leurs joueurs. Et d’argumenter : «Ce n’est qu’au Burkina Faso que l’Etat prend en charge les dépenses liées aux compétitions des clubs. Dans les autres pays, chaque club fonctionne avec la subvention annuelle et s’attache les services de ses partenaires pour la prise en charge desdits déplacements ». Qu’à cela ne tienne, ce club a accompli un exploit en se qualifiant à cette phase de compétition et les joueurs méritent un meilleur traitement pour être motivés à toujours porter haut les couleurs burkinabè dans cette discipline sportive.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné