Les poupées traditionnelles voire africaines, qui semblent faire leur entrée sur le marché ces dernières années, ont toujours existé au Burkina. Confectionnées à la main à l’image de la femme africaine, ces poupées, si elles sont longtemps demeurées dans l’ombre, se font une place ces derniers temps sur le marché.
Confectionnées à base de matériaux locaux, tels que le coton, le textile, les pagnes, les tissus, les perles, les chambres à air, ces poupées font la fierté de l’Afrique et du Burkina Faso en particulier. Plusieurs types de poupées traditionnelles sont mis sur le marché. Il y a, entre autres, des poupées décoratives, des poupées ludiques pour les petites filles, des poupées utilitaires telles que les poupées « porte-bonbons », les « poupées serviettes », les « poupées range-documents ». En plus de cela, les artisans arrivent à donner vie à des animaux de la nature grâce à ce matériel local.
Plus qu’un moyen de survie, ce métier est une passion pour Mme Ouédraogo qui est dans le domaine depuis plus de trente ans. « Je suis dans le métier depuis plus de 35 ans. Je crée les poupées en fonction de mon inspiration. Je m’en sors malgré les difficultés du métier », explique-t-elle. Selon elle, l’une des difficultés majeures de ce métier, c’est la distribution de cette marchandise, d’autant plus que plus de moitié de la clientèle est constituée d’expatriés.
Sur le lieu de commerce de Dame Ouédraogo, le constat est clair : ils sont nombreux à visiter son stand et sont unanimes sur la qualité de son produit, sauf que rares sont ceux qui mettent la main à la poche pour se le procurer. A notre passage, bien que le stand fût bondé de monde qui admirait les œuvres, seulement deux expatriés sont passés à la caisse. « C’est très original comme cadeau », nous confie l’un d’eux.
« D’un prix allant de 8 500 francs CFA pour le couple de poupées à 6 000 francs ou 2 000 francs CFA pour les représentations d'animaux, ces poupées s’exportent bien », nous confie Mme Ouédraogo. « Les revendeurs payent en gros pour envoyer dans d’autres pays », ajoute-t-elle.
Longtemps négligées, les poupées africaines et traditionnelles font leur entrée de plus en plus dans le quotidien des Burkinabè. Il faut rappeler que ces dernières années, une nouvelle fièvre patriotique semble avoir gagné les Burkinabè. En effet, ils s’intéressent de plus en plus à la culture, aux tenues traditionnelles, à la cuisine et à la musique locales et autres, au grand bonheur des artistes et artisans burkinabè.
Edwige Sanou