jeudi 28 novembre 2024

Réalisation d’infrastructures routières : lenteur et retard constatés dans les travaux

lac uneDes infrastructures routières publiques de qualité douteuse et qui se dégradent à peine achevées, c’est le constat désolant fait par bon nombre d’usagers. Avec des délais d’exécution pas toujours respectés et tous les désagréments que cela comporte, les populations sont souvent indignées de voir que leur patience et le calvaire supporté ont été vains, au regard de la qualité des ouvrages livrés.

Dans le but de suivre tout le processus de passation des marchés ainsi que les activités de terrain, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a initié une action de suivi citoyen. Cette action a permis d’identifier sur le terrain les préoccupations des acteurs concernés par la réalisation des infrastructures routières, avec pour objectif d’anticiper et de corriger des situations telle que la dégradation prématurée des infrastructures. Trois projets ont été concernés par la mission de suivi citoyen du REN-LAC. Ils ont été choisis de façon stratégique,  afin de  permettre de constater ce qui se passe aussi bien dans les provinces de l’intérieur du pays que dans la capitale. Il s’agit notamment des travaux d’aménagement et de bitumage de la section urbaine RN4 allant du croisement de la RN3 à l’échangeur de l’Est, des travaux de construction et de bitumage de la RN29 reliant Manga à Zabré  et enfin des travaux de construction et de bitumage de la route Kantchari-Diapaga-Tansarga-frontière du Bénin.

lac2Sur le terrain, l’équipe de suivi a pu constater lors de son passage en octobre 2018 que plusieurs entreprises n’avaient pas encore obtenu d’ordre de service de démarrage. De plus, on s’aperçoit que la période entre le lancement officiel des projets routiers et le démarrage effectif sur le terrain est généralement longue, allant de 05 à 11 mois. Cette situation contribue souvent à dégrader le climat social dans les zones concernées, surtout lorsque la chaîne de communication avec les populations locales est rompue.

Les retards constatés dans la progression des travaux sont imputables aussi bien à l’Administration qu’aux entreprises responsables de l’exécution des projets.  S’agissant des travaux de construction et de bitumage de la route Kantchari-Diapaga-Tansarga-frontière du Bénin, par exemple, presque 12 mois après le lancement officiel des travaux, les entreprises attendaient toujours l’ordre de service de démarrage, qui n’avait jusqu’alors pas été donné par l’administration. Sans oublier le fait que les études du tronçon Diapaga-Tansarga doivent être reprises, parce que l’étude de base a connu d’importantes insuffisances. A la lumière de toutes ces données, il apparaît clairement que l’ouvrage ne pourra pas être livré à bonne date.

lac3Les populations des villes concernées par les travaux de construction ainsi que certains acteurs étatiques relèvent également leur insatisfaction quant à la gestion de l’information. Dans certaines localités comme Manga, les autorités provinciales disent avoir été peu impliquées dans le processus de suivi et d’exécution des travaux. Quant aux personnes touchées par les projets et qui devraient bénéficier d’indemnisations, certaines d’entre elles, comme les pépiniéristes  à proximité du pont de la RN3, n’avaient pas été pris en compte dans le recensement initial.

Pour des infrastructures routières durables et construites dans les délais, il est important que des leçons soient tirées des informations collectées grâce à cette mission de suivi citoyen par l’ensemble des acteurs en charge de l’exécution des projets.

Armelle Ouédraogo (Stagiaire)

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